Le 16 septembre 2024 à 21h05, France 2 diffuse les deux premiers épisodes de la série "Fortune de France", réalisée par Christopher Thompson.
Christopher Thompson : "J'avais gardé un souvenir très profond, très ému de ces livres"
Adaptation de la saga historique et familiale de Robert Merle, la série Fortune de France nous plonge au cœur de la France des guerres de religion au XVIe siècle. "C'est des livres que j'avais lus, que mon grand-père Gérard, qui était passionné d'histoire, m'avait donnés un été, je crois que c'était 1978, l'année après la parution du premier, et que j'avais dévoré sur la plage, à l'ombre. J'avais gardé un souvenir très profond, très ému de cette histoire. D'abord parce que c'est un roman initiatique. C'était aussi dans la lignée des livres de Dumas que je lisais à l'époque : Les Trois Mousquetaires, Vingt ans après…", a raconté Christopher Thompson.
“J'ai toujours lu les livres qui sont parus les uns après les autres au cours des années, parce que je crois que le dernier était en 1994. Il y a 13 volumes. Il n’était pas question d'en adapter treize, mais peut-être quelques-uns sur cette période des guerres de religion. Et quelques années après, quand j'ai commencé à faire ce métier de scénariste et d'essayer de trouver des projets, j'ai toujours gardé cette saga, ces romans en mémoire. Et même, il y a très longtemps, j'avais essayé d'obtenir les droits. J'étais jeune, et on ne me faisait pas confiance, je ne les avais pas obtenus. Et il y a quelques années, je suis allé trouver les héritiers de Robert Merle, qui m'ont accordé leur confiance, et on s'est lancés dans cette aventure. Je crois que c'était le bon moment. Je crois que c'est aussi une façon de renouer d'une façon moderne…. C'est vrai que j'insiste là-dessus, mais avec une certaine tradition du feuilleton, comme on a pu en connaître en France dans les années 60 ou 70", a poursuivi Christopher Thompson.
"On est à la fois très fidèle au roman, et il y a une interprétation"
Peut-on dire que ces histoires sont tout aussi d’actualité aujourd’hui ? "Ce que ça raconte, c'est qu’on a toujours tué au nom de Dieu. Au 16ème siècle, ça a été sanglant, et ça a été un paroxysme pendant la Saint-Barthélemy, quelques années après notre histoire. Mais l'histoire de la foi et du salut, en écrivant, on s'est rendu compte que c'était vraiment au centre de la vie quotidienne des personnages. Aujourd'hui c'est un petit peu différent, ça a été remplacé par d'autres choses. Mais c'était au centre de la vie quotidienne. Entre un mari et une femme, on pouvait avoir des conversations de genre : ‘Mais tu veux vraiment brûler en enfer? Parce que si tu ne crois pas comme ça, tu vas brûler en enfer, et on sera séparés pour l'éternité’. Ça créait des tensions de couple, des tensions parentales, c'est en ça que ça nous ressemble.
Le roman de Merle, qui est une source magnifique de personnages et de situations, parle aussi de ces gens, de cette famille. Mais c'est un roman. Donc, il peut se permettre de tout à coup dire : ‘À la cour, il se passait ça’. Et nous, c'est une adaptation. Donc, on a dû trouver des situations dramatiques. On a dû trouver des situations de tension. Et peut-être, aussi, on a insisté un petit peu plus sur le sort des personnages féminins, parce que ça nous intéressait plus, et c'est très intéressant à traiter. Donc, on est à la fois très fidèle au roman, et il y a une interprétation", a répondu Christopher Thompson.
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