Darius Rochebin était l’invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 23 septembre 2020 dans "Le 10h - midi".
"Le ton a changé, on est forcément plus incisif"
Interrogé sur sa décision de venir en France et présenter un journal télévisé, Darius Rochebin a répondu : "il faut toujours changer. Catherine Deneuve disait : il faut retrouver l’audace du débutant. J’ai 53 ans, et à 53 ans on n’est plus vraiment débutant. Donc il faut parfois retrouver de la nouveauté, de la fraîcheur.” Il se veut néanmoins discret : “on n’est jamais une star dans notre métier, on est de toutes petites starlettes".
Darius Rochebin regrette que le ton à la télévision ait changé. "C’est vrai qu’on ne peut plus faire les interviews qu’on faisait naguère. Si vous regardez de veilles interviews sur www.ina.fr, il est clair qu’on ne peut pas refaire ça, le ton a quand même changé, on est forcément plus incisif. Après, aujourd’hui il y a une partie de l’opinion qui a tout simplement envie d’être brossée dans le sens de sa propre opinion et pas pratiquer un vrai journalisme à l’ancienne. Le journalisme de l’après-guerre où on présente toujours le pour et le contre, où on pèse les arguments, une partie de l’opinion, hélas, n’y croit plus. C’est à nous de la convaincre."
"LCI est une chaîne qui évolue en permanence"
Et être un journaliste suisse en France ? "Je pense qu’un regard légèrement décalé aide. En Suisse on a une tradition très différente, une tradition décentralisée en termes économiques par exemple. Le compromis compte beaucoup plus." Darius Rochebin avoue ne pas tout savoir de la vie en France. "J’ai le chef d’édition constamment à côté. Je vérifie certaines choses juste avant l’antenne." Du point de vue de la langue, en revanche, il s’est bien adapté : "bien sûr, je ne dis plus septante et nonante".
Et ses projets à la télévision française ? "Aujourd’hui je fais ce que je fais. Après, par rapport à la présidentielle, je pense qu’il y aura de nouveaux formats. Avec Didier Raoult par exemple on a fait 1h15 au lieu de 45 minutes, donc oui, il y a de la flexibilité. LCI est une chaîne qui brasse beaucoup, il y a beaucoup de formats, elle évolue en permanence."
"J’ai toujours été étonné de ces gens qui perdent du temps à critiquer"
Interrogé sur l’espèce de haine qui existe dans la société vis-à-vis des journalistes, Darius Rochebin a répondu : "je déteste cet esprit vétilleux : on va regarder l’autre, c’est pas bien. J’essaie d’être actif sur Twitter. Et j’ai toujours été étonné de ces gens qui perdent du temps à critiquer. Si c’est des vrais sujets de combat, oui. Mais aller pinailler sur l’autre, j’aime pas ça.
Quand on élit un Président de la République, est-ce qu’on l’aime à 100% ou le déteste à 100% ? Non, il y a toujours cette espèce d’ambiguïté qui fait que vous avez confiance, mais pas tout à fait. Toute cette complexité existe dans la vie en général, et elle existe vis-à-vis des médias. Vous pouvez regarder un média en vous énervant, en le critiquant. Et en même temps en vous disant : "j’ai besoin de ça". En revanche, quand on franchit le seuil de la haine violente, ça, c’est autre chose".
Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.
Retrouvez l'invité média de Valérie Expert et Gilles Ganzmann du lundi au vendredi à partir de 10h00 sur Sud Radio dans "Le 10h - midi".
Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez ici !