David Assouline préside une commission d'enquête "afin de mettre en lumière les processus ayant permis ou pouvant aboutir à une concentration dans les médias en France, et d’évaluer l’impact de cette concentration sur la démocratie".
David Assouline : "On peut s’interroger au sujet des règles qui ont été fixées"
"Dans toutes les grandes démocraties on a considéré que les médias, ce n’est pas une marchandise comme les autres. Il fallait donc des règles pour limiter des concentrations trop importantes, pour éviter de donner le monopole de l’information à un tel ou un tel. Mais chez nous, la dernière loi en la matière date de 1986. On peut s’interroger au sujet des règles qui ont été fixées. Par exemple, la règle qui veut qu’un même groupe de télévision ne puisse posséder plus de 7 chaînes. Pour M6 et TF1, qui fusionnent, ça va être un problème : sur les 10 qu’ils détiennent à eux deux, ils vont être obligés d’en céder 3. Il y avait aussi la règle de '2 sur 3', c’est-à-dire que sur les trois supports possibles (télé, radio, presse écrite), un même groupe ne pouvait posséder des médias que dans deux domaines", a expliqué David Assouline.
🗣️@dassouline, rapporteur de la commission d’enquête sur la concentration des médias "Il y a une loi qui date de 1986. Aujourd'hui elle doit être modifiée profondément, le paysage médiatique a changé, on n'est plus dans le même écosystème !"
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"Même si on souhaite préserver le pluralisme, on souhaite réguler"
"Aujourd’hui il est évident que la loi doit être modifiée profondément. Comme le paysage médiatique a été modifié – on n’est plus du tout dans le même écosystème – pour continuer à fonctionner il a fallu, de temps en temps, aménager… mais sans jamais se dire on repense l’ensemble. Aujourd’hui, même si on souhaite préserver le pluralisme, la liberté et l’indépendance des médias, on souhaite réguler.
🗣️@dassouline, rapporteur de la commission d’enquête sur la concentration des médias "C'est un état des lieux des concentrations pour voir si aujourd'hui cela pèse sur l'exercice de la démocratie et du pluralisme. Il faut répondre à cette question !"
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Aujourd’hui on parle de concentration verticale. On se rend compte que certains peuvent, sur toute la chaîne de valeur, c’est-à-dire de la production de l’information jusqu’à sa diffusion, son arrivée au citoyen, peuvent être sur l’ensemble de cette chaîne, ce qui donne des concentrations verticales très puissantes et qui interrogent", a poursuivi David Assouline.
"Une commission d’enquête permet véritablement d’enquêter sur des sujets comme ça"
Les personnes interrogées par la commission d’enquêtes, ont-elles dit la vérité ? "Vous savez, il y a deux outils parlementaires qui permettent véritablement d’enquêter sur des sujets comme ça : il y a les missions parlementaires et les commissions d’enquête. La différence essentielle est qu’une commission d’enquête a des pouvoirs importants, on ne peut pas refuser sa convocation. Et deuxièmement, on ne peut pas mentir, on prête serment. Si on ment et que c’est avéré, c’est un parjure, et c’est puni par la loi.
🗣️@dassouline, rapporteur de la commission d’enquête sur la concentration des médias "On a auditionné tout le monde ! Ce n'est pas anti Bolloré ! On a démontré qu'il n'y a pas eu une personne auditionnée qui n'ait pas eu des questions dérangeantes !"
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Les gens qui dirigent au quotidien les grands médias sont des PDG plus ou moins importants. Ils sont peu accessibles aux médias et ne souhaitent pas répondre aux journalistes. Mais là, tous étaient là et ont expliqué plus ou moins longuement ce qu’ils font. Avec des questions dérangeantes parfois. Si on était là pour écouter des exposés préfabriqués, on ne servirait pas à grand-chose", a expliqué David Assouline.
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