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D'ici 2019, les deux tiers du territoire français seront couverts par la Radio Numérique Terrestre

Par Benjamin Jeanjean

Membre du CSA, Nicolas Curien était l’invité du 10h-12h de Sud Radio ce jeudi pour évoquer le plan du CSA d’équiper progressivement le territoire français du réseau RNT (Radio Numérique Terrestre). Explications.

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Écouter Sud Radio sur la bonne vieille bande FM va-t-il bientôt devenir has been ? C’est bien possible, si l’on se base sur les intentions du CSA d’accélérer le processus d’installation de la Radio Numérique Terrestre (RNT), un système qui devrait, à terme, transformer les habitudes des auditeurs de tout le pays. Membre du CSA, Nicolas Curien était l’invité du 10h-12h de Sud Radio ce jeudi, présenté par Valérie Expert, pour évoquer ce sujet et expliquer l’intérêt d’un système qui reste encore aujourd’hui assez méconnu des Français.

"La Radio Numérique Terrestre (RNT), c’est la radio par les ondes, comme la FM, mais en mode numérique. C’est une version moderne de la FM qui peut se déployer de façon complémentaire et qui apporte à l’auditeur un confort, une meilleure qualité de son, la possibilité d’avoir des services associés au son, et une meilleure qualité d’écoute en mobilité (on peut suivre la radio sans changer de fréquence quand on est en voiture, par exemple)", explique-t-il.

"La mise en place de la RNT en France a été un demi-succès"

Alors que la mise en place d’un multiplex RNT suppose notamment une entente entre plusieurs opérateurs radio et une certaine solidité financière de ces derniers pour assumer les coûts de diffusion, la France a pris un retard certain pour plusieurs raisons selon Nicolas Curien. "En 2014, des multiplex ont été ouverts sur trois zones (Paris, Nice et Marseille) et ça a été un demi-succès. On peut écouter en numérique quelques dizaines de radios sur ces zones-là, mais d’autres (qui avaient reçu l’autorisation) n’ont jamais démarré parce qu’elles n’avaient pas les moyens de payer leur coût de diffusion. D’autres encore ne se sont pas entendues entre elles pour former un multiplex. Il faut maintenant sortir de ce demi-succès pour aller vers le plein succès. La réorientation pour laquelle nous avons opté est de faire un déploiement essentiellement sur les zones les plus denses, les plus rentables, et pour lesquelles il y a des opérateurs de radio solvables qui peuvent payer leur coût de diffusion et qui peuvent patienter quelques années avant de rentabiliser leur investissement", déclare-t-il, réaffirmant que les deux tiers du territoire français seraient couverts "d'ici 2019".

"En France, on est tardifs mais pas en retard, ou en tout cas pas trop tard. L’Angleterre et l’Allemagne ont un territoire couvert en RNT, mais l’écoute numérique est d’environ 30% en Allemagne et 50% en Angleterre. Le système a une certaine inertie. Pour que ça marche, il ne suffit pas que le CSA donne les fréquences. Il faut encore que les opérateurs déploient et installent les émetteurs (et ça prend du temps), il faut que les constructeurs de radio aient installé les nouvelles puces, et il faut que les usagers soient équipés. (…) On est à la traîne parce qu’on a d’abord voulu explorer une idée qui est généreuse mais qui s’est révélée utopiste : avoir un déploiement homogène sur tout le territoire", assure-t-il.

"La RNT va vous faire rentrer dans l’économie des data"

Enfin, le passage à la radio numérique aurait également l’avantage de permettre une mesure technique et bien plus précise des audiences radio, mesure qui se base encore aujourd’hui essentiellement sur des sondages déclaratifs. "La RNT permet effectivement de rentrer dans l’économie des data. Moyennant toutes les précautions imposées par les règles européennes et la CNIL, on rentre complètement dans une collecte de renseignements permettant de savoir précisément qui écoute quoi à quel moment. On pourra alors penser de la publicité ciblée ou des programmes personnalisés", imagine Nicolas Curien.

Réécoutez en podcast le 10h-12h médias animé par Valérie Expert sur Sud Radio

 

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