Le 27 février 2025 à 21h10, W9 diffuse "Molière, le spectacle musical" (dont Dove Attia est le producteur), suivi d’un documentaire inédit sur les coulisses.
Dove Attia : "Les projections étaient tellement mauvaises que les financiers ont eu très peur, ils voulaient tout arrêter"
Comme le raconte Dove Attia, au tout début, Molière se vendait très mal. "En France, c'était tellement peu populaire, ça avait une image tellement scolaire, et les gens ne comprenaient pas ce qu'ils allaient voir : ‘Molière, l'opéra urbain’, qu'au début on ne vendait pas de place, et on a failli arrêter le projet avant même de démarrer, parce que les projections étaient tellement mauvaises que les financiers ont eu très peur, ils voulaient tout arrêter. Et avec le metteur en scène, Ladislas Chollat, on s'est battus en disant : ‘Mais attendez, on fait un très beau spectacle, attendez de voir’. Et on a démarré. Comme il faut pré-vendre, au début, les salles étaient vides. Par contre, la réaction du public était dithyrambique.
Pour susciter un bouche-à-oreille, il ne faut pas que les gens aiment bien, il faut qu'ils adorent, qu'ils aient envie d’en parler dans leur lieu de travail, à leur famille. Et le bouche-à-oreille a été tellement fort. On a aussi eu les critiques des médias. C'est mon premier spectacle où les médias de tous bords [ont été unanimes, que ce soit Le Figaro, Le Parisien, France Inter, France Culture ou Télérama. Et puis aussi les réseaux sociaux, ça nous a beaucoup aidé, TikTok notamment. Et au bout de trois semaines, on est passés premier des ventes, et on est resté pendant des semaines et des semaines premier des ventes", a raconté Dove Attia.
"On a des chanteurs beaucoup plus complets que ceux qui se présentaient à nous au début des années 2000, qui ne savaient que chanter"
Pourquoi les Français n’aimaient-ils pas les comédies musicales avant le début des années 2000 ? "Ça vient du fait que la comédie musicale de l'ancien Broadway, d'avant 2000, était un style récitatif, avec des musiques un peu vieillottes, que moi-même je n'aimais pas, et que les Français n'aiment pas les Français. Les Français ont découvert la comédie musicale avec 'Starmania', avec 'Notre-Dame', 'Les Dix Commandements'… Ils aiment le côté pop, ils aiment surtout les textes qui parlent de l'émotion et non pas le ‘passe-moi le sel’. Ils aiment les grands décors, ils aiment les grands spectacles dans les grandes salles. Et ça, c'est Robert Hossein qui y a beaucoup contribué avec 'Les Misérables', Quand on avait démarré 'Les Dix Commandements', j'avais embauché toute l'équipe de Robert Hossein. Et il y a vraiment un style à la française. Mais regardez Broadway, il change. Il y a maintenant des chansons pop composées par des, U2, des Elton John…Et dans Molière, il y a un mélange parfait entre le goût français, les grands spectacles, les grands décors et aussi Broadway", a expliqué Dove Attia.
“The Voice” a-t-il joué dans cet intérêt croissant envers les comédies musicales ? "C'est pas 'The Voice', c'est le nombre de comédies musicales, parce qu'il y en a eu beaucoup. Il y a trois ans, il y en avait 15. Je ne suis pas le seul à en faire, et d'autres en font, et de très, très bonnes, qui voyagent dans le monde. Ça a donné envie aux chanteurs français de ne plus se restreindre à la chanson, mais de faire aussi des cours de théâtre, apprendre à bouger, même si ce n'est pas des grands danseurs. Et on a des chanteurs beaucoup plus complets que ceux qui se présentaient à nous au début des années 2000, qui ne savaient que chanter. 'The Voice' a suscité des vocations, il y a un très bon niveau dans 'The Voice'. Et dans notre troupe, il y en a trois sur six qui ont fait 'The Voice'", a répondu Dove Attia.
"Tous les gens qui travaillent derrière sont des artistes frustrés"
Dove Attia se verrait-il lui-même sur scène ? "Vous savez, tous les gens qui travaillent derrière sont des artistes frustrés. Celui qui vous dira le contraire est un menteur. J'aurais aimé être les Beatles, j'aurais aimé être Johnny Hallyday…" Et duquel de ses spectacles se sent-il le plus proche ? "C'est dur à dire. Au niveau de la sensibilité musicale, c’est ‘Mozart, l'opéra’. Et comme personnages, ceux pour lesquels j’ai le plus de tendresse, c’est Mozart et Molière. J’aime les deux parce qu'ils se ressemblent. Les deux ont eu la même vie : ils cherchaient la reconnaissance du père. Et c'est la rupture, la blessure du père qui a fait qu'ils ont été à la recherche d'un succès, de la gloire, qui n'a jamais pansé leurs blessures."
La troupe de ‘Molière’ fera une grande tournée en France, avant de partir en Chine. "Je pars en Chine. Il y a 1789, qui marche très bien, qui est au Japon dans un mois et demi. C'est le plus gros succès des spectacles étrangers au Japon. Il y a Mozart qui va voyager, il y a le Roi Soleil qui revient… J’ai du boulot !", a déclaré Dove Attia.
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