L’Institut national de l’audiovisuel (INA) vient de lancer une expérience inédite sur Pluto TV, un leader mondial de la télévision en streaming gratuite. Avec la chaîne gratuite INA 70, il sera possible de (re)devenir un téléspectateur des années 1970 avec les programmes les plus cultes de la décennie, diffusés aux heures de programmation de l’époque, comme il y a 50 ans. Les années 70 en version originale !
Emmanuel Goubert : "C’est la télévision de masse qui arrive dans les années 1970"
"C’est toute une époque qu’on découvre ou qu’on redécouvre. On définit ça comme c’est une expérience immersive, on propose aux téléspectateurs de redevenir des téléspectateurs comme dans les années 1970. C’est une chaîne linéaire, comme la télévision classique, il n’y a pas de replay. On a décidé de diffuser ces programmes les jours et aux horaires qui étaient ceux de leur diffusion de l’époque", a commenté Emmanuel Goubert.
Pourquoi avoir choisi la décennie 1970 en particulier ? "On a choisi la décennie 1970 parce qu’on a constaté que c’était une décennie intéressante. On était après mai 1968, il y avait plus de liberté à la télévision, c’est la fin de l’ORTF et la création de ces trois premières chaînes. On sent plus de liberté, de décontraction à cette époque. C’est l’arrivée de la couleur, ça joue aussi dans les programmes. Et puis c’est la télévision de masse qui arrive : au début des années 1970, 70% des foyers français ont une télévision chez eux.
Dans ces années-là, il y a plein de sujets de société qui émergent et qui ont une résonnance aujourd’hui : la question des rapports hommes-femmes a évolué, l’avortement aussi avec sa légalisation en 1975, les questions environnementales arrivent sur la table, il y a déjà des lanceurs d’alerte qui arrivent à la télévision, même si, à l’époque, ils crient un peu dans le désert."
"L’INA propose 30 millions d’heures de télévision et de radio numérisés"
"L’INA s’attache à trouver des angles éditoriaux pour s’y retrouver dans les programmes… “C’est un mouvement qui a été amorcé il y a quelques années, mais qui est toujours assez nouveau à l’INA. On se définit comme un média patrimonial. Dans les archives, on va aller chercher certains programmes qui permettent de donner de la profondeur à l’actualité, de mieux comprendre l’époque dans laquelle nous vivons.
Le travail de numérisation de nos fonds a commencé en 1999, il y a presque 25 ans. C’était l’époque où il n’y avait pas de vidéo en streaming sur Internet, le haut débit n’existait pas… Il y a des années de travail pour aujourd’hui avoir 30 millions d’heures de télévision et de radio numérisés. Il faudrait plusieurs vies pour regarder tout ça. Aujourd’hui, ça permet aux journalistes de l’INA d’aller chercher rapidement des extraits d’émissions. Certains extraits n’ont pas été rediffusés depuis 30 ou 40 ans. Cela permet de parler différemment de l’actualité en allant regarder notre passé audiovisuel", a fait savoir Emmanuel Goubert.
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