La chanteuse Eden Golan a été désignée en début d'année pour représenter Israël à l'Eurovision 2024. Mais, problème : Israël s’était fait refuser deux propositions de chanson jugées trop politiques. Menacé d’exclusion, Israël a accepté de modifier sa chanson. Fabien Randanne nous explique cette situation.
Eurovision : "Le président israélien est intervenu", assure Fabien Randanne
"Avant chaque concours, chaque pays participant doit envoyer sa chanson pour être sûr que tout va bien pour la finale. Le texte doit être validé, généralement ça ne pose aucun problème. Mais cette année, avec l’Israël, selon l’Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute l’organisation du concours, les textes proposés jusque-là ont un sous-texte politique parce qu’ils se réfèrent à l’attaque du 7 octobre 2023 notamment. La première chanson s’appelait October rain, et la deuxième Dancing forever. Au départ, la chaîne de télévision israélienne a dit : c’est soit ça, soit rien, sinon on ne participe pas. Le président israélien est intervenu en disant à la chaîne : on va essayer de revoir les paroles, il est important qu’on participe. Il y a eu une nouvelle salve d’écriture : October rain est devenu Hurricane. Et il semblerait que le texte ne soit pas encore conforme au règlement, qu’il puisse y avoir une interprétation politique. Le règlement dit que le Concours Eurovision de la chanson est un évènement apolitique, on ne peut donc pas faire passer de messages politiques", a raconté Fabien Randanne.
Y a-t-il d’autres controverses de ce type cette année ? "Les Pays-Bas ont cette année une chanson qui s’appelle Europapa, sur l’espace Schengen, sur le fait que les frontières sont ouvertes, l’artiste dit lui-même : je serai en Europe jusqu’à ma mort. Et cette chanson est passée. Dans un contexte où l’extrême-droite a remporté les dernières législatives aux Pays-Bas, c’est une chanson pro-Union européenne qui représente le pays. On peut aussi y voir un geste politique."
"Si Israël participe, on peut imaginer des manifestations dans les rues de Malmo"
Quels scénarios peut-on envisager concernant le Concours Eurovision de la chanson cette année ? "La date limite pour envoyer les chansons est le 11 mars 2024. Si d’ici le 11 mars Israël n’a pas envoyé de chanson dont le texte semble conforme au règlement, Israël ne participera pas. De l’autre côté il y a les pays nordiques, tels que l’Islande, qui n’ont pas encore confirmé leur participation. Ils ont fait leur sélection, il y a une gagnante qui a été désignée, ils doivent encore se prononcer, car cette participation fait débat. La société des auteurs et compositeurs islandais appelle au boycott si Israël est présent. Donc, je pense qu’il y a beaucoup d’attentisme cette année.
Si Israël participe, on peut imaginer des manifestations dans les rues de Malmo [où aura lieu l'édition 2024 de l'Eurovision]. Quand on sait que la Suède est le pays le plus hostile à la participation d’Israël cette année, je ne trouverais pas ça étonnant. On peut aussi imaginer qui la candidate qui participerait à la deuxième demi-finale pourrait être huée par une partie du public. C’est déjà arrivé aux candidates russes en 2014 et 2015", a expliqué Fabien Randanne.
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