Le samedi 11 janvier 2025 à 21 heures, Paris Première diffuse le documentaire de Fabrice Gardel "Les mille et une vies de Philippe Bouvard". Ce documentaire inédit retrace l’histoire d’un monstre sacré de la télévision, de la radio et du journalisme. Une figure populaire, adorée des Français. Le film revient sur les grands moments qui ont forgé 60 ans de carrière et bercé des générations : "Les Grosses Têtes", "Le Petit théâtre de Bouvard", "Samedi Soir", "Bouvard en Liberté"… "L’idée est de montrer la palette de cet homme, qui n'est pas simplement l'animateur ou le créateur des Grosses Têtes, mais qui est bien plus que ça", a commenté Fabrice Gardel.
Fabrice Gardel : "Philippe Bouvard ne lâche pas la rampe"
Il s’agit d’un film-hommage, et pourtant, Philippe Bouvard n’est pas mort… "En effet, il a 95 ans. Le pauvre, malheureusement, il voit très mal, il entend très mal, mais il est coriace. Il est toujours là. On a fait une avant-première à Cannes, et je peux vous dire qu'il était là. Il ne lâche pas la rampe", a réagi Fabrice Gardel.
Comme le raconte Fabrice Gardel, Philippe Bouvard s’est montré intéressé par cette idée de documentaire. "Comme il est assez malin, il avait peur que ce soit quelque chose de convenu. Et quand je lui ai dit que j'avais fait aussi des documentaires sur Albert Camus ou Simone de Beauvoir, ça l'a titillé. Et donc, il savait que ça allait dépasser le côté purement bateleur. Et je pense que ça l'a séduit. Pour rendre à César ce qui est à César, c'est Paris Première qui a eu cette idée. Ils m’ont dit : ‘Si vous arrivez à le convaincre, on le fait tout de suite’. Je pense que ça l'a séduit pour montrer qu'il est autre chose qu'un bateleur."
"Philippe Bouvard sait qu'il ne sera jamais Sacha Guitry ou Georges Simenon"
Chez Philippe Bouvard, Fabrice Gardel aime la lucidité. "Une des choses que j'aime beaucoup chez lui, c'est que c'est quelqu'un de très lucide. Il sait qu'il est plus malin que la moyenne. Il est né avec des talents exceptionnels, il a beaucoup travaillé. Et en même temps, il sait qu'il ne sera jamais Sacha Guitry ou Georges Simenon. J'aime cette intégrité. Il a créé Les Grosses Têtes, il a été beaucoup plus haut que la plupart. Et en même temps, c'est un type lucide."
Autre chose ? "[Philippe Bouvard] incarne ce qu'on appelle la culture populaire. C'est-à-dire qu'il y a le mot 'culture' : c'est un type intelligent, il lit beaucoup, il s'est formé au classique, il adore Sacha Guitry, il adore Simenon… Et il y a 'populaire' : c'est-à-dire qu'il peut inviter un chanteur avec un musicien d'opéra ou un académicien. Et je trouve que cette culture populaire, au bon sens du terme, et puis aussi cette irrévérence qu'on retrouve beaucoup sur Paris Première, est quelque chose de très important, surtout aujourd'hui, où on a tendance à opposer la culture et le peuple", a expliqué Fabrice Gardel.
"Les grands-parents de Philippe Bouvard du côté de son père adoptif sont morts à Auschwitz"
Ce film lève aussi le voile sur un côté peu connu de Philippe Bouvard… "Une des choses qu'on raconte dans le film qu'il raconte assez peu, c'est qu'il est d'origine juive. Il n'en a pas parlé. Ses grands-parents, du côté de son père adoptif, sont morts à Auschwitz, et c'est une blessure. Et comme c'est quelqu'un d'assez pudique, il n'en a pas parlé. Il a été très traumatisé par la guerre. Et Jacques Maillot raconte qu'il ne supporte pas les feux d'artifice. Une fois ils étaient à Cannes, il y avait un grand feu d'artifice, ils étaient invités dans un des palaces de Cannes. Et il a dit à Jacques : ‘Non, non, je n'y vais pas’. Et Jacques lui a demandé pourquoi. Et il a dit : ‘Ça me rappelle trop la guerre, je ne supporte pas’."
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