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Frank Tapiro : "Sans le foot, il n'y aurait pas d'argent"

Le publicitaire Frank Tapiro était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" le 10 novembre 2022 dans "Le 10h - midi".

Frank Tapiro
Frank Tapiro, invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

La Coupe du monde de football débute le 20 novembre 2022 au Qatar. Alors que beaucoup de problèmes ont été repérés concernant le Qatar (conditions de travail sur les chantiers, droits des femmes, droits des LGBT...), comment les marques entendent-elles faire pour s'associer à cette Coupe du monde sans ternir leur image ? Éléments de réponse avec Frank Tapiro.

 

Frank Tapiro : "Le foot est plus fort que tout"

"Je pense que le grand public est sensibilisé. Beaucoup de gens ont vu le Complément d’enquête dédié au Qatar, et ça n’a pu provoquer que l’adhésion. Maintenant, de l’adhésion, provoquer une forme de boycott, non. Pourquoi ? Parce que le foot est plus fort que tout. Je dis bien foot et pas argent. Car sans le foot, il n’y aurait pas d’argent.

 


Je suis contre les boycotts. Le boycott montre que l’action de terrain et l’action partisane n’ont pas fonctionné. Les marques s’associent à la Coupe du monde de football avant de s’associer au Qatar. Je peux vous dire qu’ils vont tout faire pour être loin, loin de la photo avec le Qatar", a estimé Frank Tapiro.

"In fine, pour les téléspectateurs et les annonceurs, ce sera une Coupe du monde"

"Quand la FIFA choisit un pays pour la Coupe du monde, le pays est choisi en fonction de la qualité de son football, la qualité de sa fédération, de ses clubs, l’avenir du sport amateur (qui correspond à 90% du sport dans un pays). Et derrière, il y a ce qu’on appelle 'l’héritage' : une fois l’événement fini, qu’y aura-t-il pour les infrastructures, les collectivités locales, etc. ? Et au Qatar, c’est zéro : on va démonter les stades… C’est la première Coupe du monde financière de l’histoire. Mais, in fine, pour les téléspectateurs et les annonceurs, ce sera une Coupe du monde. Et on espère qu’on aura une troisième étoile.

 


Vous savez, les gens ont besoin de se changer les idées. On a traversé deux années de dingue entre les grèves, le Covid, la guerre en Ukraine… Le petit moment de douceur, ça va être cette Coupe du monde, même si ça se passe au Qatar. Ça montre la force d’une compétition de foot, ça montre la force de la Coupe du monde, ça montre que le sport est plus fort que tout."

"Il y a 2 ou 3 ans, Kylian Mbappé a demandé à ce que les droits collectifs soient revus"

Pourquoi les footballeurs qui font des démarches individuelles, en portant des brassards aux couleurs du mouvement LGBT par exemple, attirent les foudres ? Un terrain d’entente ne peut-il pas être trouvé avec les marques ? "Je pense que les marques doivent soutenir à fond leurs équipes, quelles que soient leurs décisions. Il y a les fameux accords de droits collectifs. Quand vous êtes sponsor (sponsor major ou sponsor traditionnel) ou fournisseur officiel de l’équipe de France, il y a une charte qui doit être respectée de part et d’autre. Vous devez avoir un collectif de joueurs, cinq joueurs pour défendre votre promotion, votre image, etc. Puis, les joueurs individuels peuvent porter des insignes ou autres. Il y a 2 ou 3 ans, Kylian Mbappé a demandé à ce que les droits collectifs soient revus. Donc aujourd’hui, quand une équipe comme le Danemark veut arriver avec un maillot noir sur le terrain, les sponsors, soit ça passe, soit ça casse. Soit ils acceptent, soit ils se retirent. Ils vont subir cette couleur, c’est comme ça et pas autrement. C’est la force aussi de montrer que c’est les footballeurs, c’est l’esprit du foot qui prédomine, c’est la valeur du sport qui prédomine, pas la valeur commerciale."

 

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