Le passage d'Angélique Angarni-Filopon, la Miss France 2025, dans l'émission Médias de Sud Radio, le 8 janvier 2025, a suscité une polémique sur les réseaux sociaux, beaucoup de Français ayant estimé que son refus de se prononcer sur l'attentat de Charlie Hebdo pourrait signifier son apologie des terroristes. En tant que président de la société Miss France, Frédéric Gilbert a tenu à venir s'expliquer.
Frédéric Gilbert : "La moindre prise de parole d'une Miss France, elle va être écoutée, elle va être disséquée"
"Je ne m'exprimerai pas sur le fait que c'est politique ou pas, je ne suis pas là pour ça. La seule chose que je peux vous dire, c'est qu'on peut aussi comprendre qu'une jeune femme dont ce n'est pas le métier puisse ne pas vouloir répondre ou botter en touche sur quelque chose qui la met mal à l'aise. C'est ça qui est le plus important. Et c'est ça qui, je pense, aurait dû être retenu, plutôt que de s'emparer du phénomène jusqu'à dire et à mettre dans sa bouche qu'elle n'est pas Charlie. Parce que c'est ce qui me gêne le plus aujourd'hui", a déclaré Frédéric Gilbert.
Frédéric Gilbert a défendu la politique de la société Miss France qui interdit aux miss de se prononcer sur des sujets politiques. "Il y a les pour et les contre. Comme d'habitude, il y a des gens qui la défendent et, du coup, qui vous attaquent vous. Et il y a des gens qui l'attaquent encore plus. C'est propre à Miss France. Vous le savez : Miss France, c'est culturel, ça passionne les gens. Donc, la moindre prise de parole d'une Miss France, elle va être écoutée, elle va être disséquée. Et c'est pour ça que nous aussi, on joue les garde-fous sur certains sujets. Parce qu'on sait que, de toute façon ça sera repris et ça sera commenté."
"Le déchaînement qu'elle subit depuis cinq jours est d'une violence inouïe"
Frédéric Gilbert a aussi raconté que, depuis qu'elle a été élue, Angélique Angarni-Filopon subit énormément d'insultes. "Il y avait peut-être un petit manque de réactivité, de répartie vis-à-vis de la question. Mais comme, de toute façon, elle sait qu'elle ne peut pas répondre, elle n'est pas allée chercher plus loin. Mais ce que je trouve terrible dans cette histoire, et je sais que vous le vivez depuis quelques jours, parce que vous parlez des réseaux sociaux et de la puissance des réseaux sociaux, c'est le déchaînement qu'elle subit depuis cinq jours, qui est d'une violence inouïe. Depuis qu'elle a été élue, je crois qu'on n'a jamais eu à ce point-là d'insultes racistes. On lui a dit : 'Tu ressembles à une Miss Trans'. Elle se prend des insultes racistes : 'T'es noire, tu as une tête de singe'… ça va extrêmement loin.
Moi, en tant que président de la société Miss France, je dois défendre évidemment la Miss France. Mais je dois défendre aussi l'institution qu'est Miss France. Parce que c'est une institution. Par exemple, quand, en 2020, April Benayoun a subi des insultes antisémites suite à l'élection de Miss France, on a attaqué. On a fait un procès, qu'on a gagné. Clémence Botino a subi aussi. Ève Gilles a subi. D'ailleurs, Ève Gilles s'est engagée après contre le harcèlement. Donc là, vous êtes face à une jeune femme qui, en plus, casse les codes parce qu'elle a 34 ans, c'est une première. Donc elle a ce poids-là. Elle a le poids que la Martinique n'a jamais gagné. On connaît en plus la situation difficile en Martinique sur le pouvoir d'achat. Et elle est sujet à des insultes racistes qui vont extrêmement loin. Et là, ce que je trouve dommage, même si j'entends que vous pouvez poser évidemment les questions que vous souhaitez, mais ça a encore aggravé la situation."
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