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Georges-Marc Benamou - "C’était la guerre d’Algérie" : "J'ai essayé de raconter une histoire juste"

L’auteur, réalisateur et producteur Georges-Marc Benamou était l’invité de Christine Bouillot et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 14 mars dans "Le 10h - midi". Il revient sur son documentaire "C’était la guerre d’Algérie".

Georges-Marc Benamou
Georges-Marc Benamou, invité de Christine Bouillot et Gilles Ganzmann dans "Le 10h - midi" sur Sud Radio.

À l’occasion du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, France 2 organise 2 soirées spéciales autour de la série documentaire événement de Georges-Marc Benamou "C’était la guerre d’Algérie". Une fresque historique en 5 épisodes diffusée les 14 et 15 mars à 21h10 sur France 2.

Georges-Marc Benamou - "C’était la guerre d’Algérie" : "Benoît Magimel amène sa sensibilité dans ce récit"

Avec le documentaire "C’était la guerre d’Algérie", réalisé à partir d’archives rares, restaurées et colorisées, Georges-Marc Benamou propose un film sans tabou"Par ce travail difficile, j'ai voulu essayer de comprendre et faire comprendre au plus grand nombre cette tragédie qui a touché des tas de sensibilités qui ne se sont pas rencontrées, explique-t-il. On a tenté de faire parler les douleurs autant que les histoires singulières pour comprendre ce qui s'est passé. Il faut qu'on regarde cette page sans caricature et sans faux-fuyant pour pouvoir vivre ensemble de manière plus détendue".

"C’était la guerre d’Algérie" est raconté par Benoît Magimel, ce qui rajoute à l'ampleur de la tragédie, souligne Christine Bouillot. "C'est une formidable idée, reconnaît Georges-Marc Benamou, parce qu'il avait incarné un appelé d'Algérie dans le film magnifique 'L'ennemi intime'. Il a accepté tout de suite avec enthousiasme. C'est un formidable comédien, interprète, porteur d'histoire, qui amène sa sensibilité dans ce récit".

 

"Il y a une véritable histoire d'amour entre les Français et les Algériens"

Le film dévoile des documents jamais entendus ni vus, avec certains témoignages glaçants, notamment ceux de généraux qui expliquent la torture. "Cette histoire est là pour ma part depuis longtemps" affirme Georges-Marc Benamou. Il fait allusion à son livre Un mensonge français, "qui a été très contesté" . "On n'a cessé de mentir côté algérien comme français sur ce qui s'est véritablement passé au moment de l'indépendance. J'ai le goût de raconter les histoires au grand public. J'ai essayé d'être digne d'Albert Camus, qui est un peu mon cap. Ni victime ni bourreau, essayer de raconter une histoire juste".

Pour lui, "Camus a été le seul à s'engager sur la question algérienne pour l'égalité et la dignité des musulmans. Pour inventer une utopie qui aurait pu être possible si les extrêmes n'avaient pas gagné. Il rêvait avec Mendès France à une Algérie associée à la France, où musulmans et Européens auraient été à égalité, comme l'Afrique du Sud après 1990. Cette sortie aurait peut-être une meilleure sortie que la tragédie que l'on a vécue". Le documentaire raconte la succession de rendez-vous manqués entre les 2 pays, d'échecs qui auraient pu changer l'histoire. "Il y a une véritable histoire d'amour entre les Français et les Algériens, entre les pieds-noirs et les Algériens. Par delà la guerre, il était en train possiblement de se construire une égalité. Cette fraternité commençait à exister par delà les identités, en tout cas dans les villes".

 

 

 

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans le 10h - midi Sud Radio avec Valérie Expert.

Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.

 

 

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