Le dimanche 10 mars 2024 à 12h10, M6 diffuse "Zone interdite : Dérives Sectaires, manipulation mentale : de plus en plus de Français sous emprise". Géraldine Levasseur et Gaëlle Schwaller expliquent la réalité des sectes dans l'Invité média.
Géraldine Levasseur : "Les gourous sont aussi des gens qui ont besoin de gagner leur vie"
Est-ce compliqué de produire un documentaire sur les sectes ? "C’est compliqué parce qu’on a des gens complexes en face de nous, des procéduriers. Donc, il faut faire attention à tout. De plus, on en est France, l’article 10 de la Constitution garantit la liberté de conscience. En France il n’est pas interdit de fonder une communauté, on a le droit de croire en ce qu’on veut, dire ce qu’on veut, tant que cela ne porte pas atteinte à l’ordre public", a répondu Géraldine Levasseur.
Qui sont ces gourous ? "C’est des gens qui se pensent au-dessus des autres, des gens qui ont un égo très important. C’est le besoin de dire : ‘je sais ce que vous ne savez pas’. C’est des gens qui ont beaucoup de charisme. C’est aussi des gens qui ont besoin de gagner leur vie", a fait savoir Géraldine Levasseur.
Gaëlle Schwaller : "Il y a l’effet de groupe, l’impression de ne plus être seul"
Comme l’explique Gaëlle Schwaller, c’est dans le domaine de la santé que les sectes prolifèrent le plus. "Aujourd’hui, après la pandémie, il y a cette facilité d’accès. Et les dérives sectaires touchent toutes les strates de la société, tous les domaines, que ce soit le domaine religieux ou celui de la santé et du bien-être. C’est là qu’il y a des dangers aujourd’hui. Il y a une quête de sens, de spiritualité. Ce qui était délicat à traiter, c’est : ‘où est-on dans le domaine de la croyance et où commence la dérive ?’."
Pourquoi est-ce facile de succomber à une secte ? "Le processus d’embrigadement se fait petit à petit. Au départ il y a une recherche de bien-être ou de spiritualité, peut-être un moment de la vie où on est vulnérable, où on se pose des questions. Et on entre petit à petit dans un mouvement, et surtout dans une communauté. Et c’est aussi l’effet de groupe, l’impression de ne plus être seul, de retrouver des personnes qui sont dans cette même recherche spirituelle. C’est petit à petit que l’embrigadement se fait et que l’emprise mentale a lieu."
Pourquoi peu de gens arrivent à sortir d’une secte et porter plainte ? "Il faut d’abord se rendre compte qu’on est dans une communauté sectaire. Ensuite, il y a tout le processus de désemprise, et ensuite l’action. Après, il faut la volonté de poursuivre, il faut les preuves et un préjudice. Très souvent, c’est l’abus de faiblesse qu’il faut parvenir à prouver, et c’est compliqué."
Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.
Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.