Géraldine Maillet est tous les jours dans "TPMP" sur C8. Mais le 1er mars 2025, la fin de C8. Comment envisage-t-elle cette journée ? "Je n’y crois pas. C’est vrai, c’est un cauchemar. C’est ce qui a été décidé de manière injuste et arbitraire, limite autoritaire. Je n’ai aucune espèce de visibilité."
Géraldine Maillet : "On l’a hospitalisée pendant deux jours et on l’a sauvée"
Entre-temps, Géraldine Maillet publie un livre : Ma Minuscule (Éditions HarperCollins). Alors que Géraldine participe à un déjeuner dominical en famille, sa grand-mère, presque centenaire, s’écroule brutalement. Les pompiers débarquent, et le diagnostic tombe : AVC. Heure par heure puis jour après jour, Géraldine Maillet fait le récit de son immersion brutale dans le monde de l'hôpital qu’elle connaît mal, fait de blouses blanches, de perfusions, de sigles incompréhensibles, de numéros de dossiers interminables et de transferts d’un établissement à l’autre pour tenter de remettre sur pied cette femme qui compte tellement dans sa vie.
"Ma grand-mère est en face de moi, je vois qu’elle a les yeux qui se ferment, la tête qui part en arrière, le visage qui dégouline d’un côté… Très vite, je me dis que c’est grave. En même temps, elle est âgée, et c’est dans l’ordre des choses. Mais malgré tout, je me sens une responsabilité et je veux la sauver, donc j’appelle les pompiers. Une dame absolument charmante au bout du fil me dit ce qu’il faut faire, les premiers gestes. Je me dis : si elle meurt dans mes bras, comment je vais m’en remettre ? Si elle devient une sorte de légume avec des séquelles irréversibles… Si elle meurt dans ce salon où on vient tous les dimanches… Le traumatisme pour tout le monde. Finalement, on l’a hospitalisée pendant deux jours, et on l’a sauvée", a raconté Géraldine Maillet.
Pour Géraldine Maillet, ce livre a une portée universelle. "Ce qui est beau dans ce livre, c’est son côté universel. C’est mon histoire, c’est l’histoire d’une famille ordinaire, et en même temps c’est l’histoire de tout le monde. Parce qu’on a tous des grands-parents, des oncles, des tantes qui sont confrontés à la maladie. Ma grand-mère a vite réglé le problème de ses obsèques. Son mari est mort quand elle avait 55 ans, et il n’avait absolument rien prévu, elle a donc dû organiser et payer tout ça. Et elle avait dit à moi et à ses enfants : 'moi, ce ne sera pas comme ça, je paie tout maintenant, j’organise tout'. Et on avait à la maison la convention obsèques avec un numéro à appeler."
"J’ai vu le contraire de ce qu’on nous raconte"
"C’est une réflexion sur le temps qui passe, sur comment on est vieux aujourd’hui en France, comment on vieillit seul… J’ai été traumatisée par le livre Les Fossoyeurs, sur les EHPAD. Et donc j’ai aussi voulu faire des portraits de soignants dans ce livre, tous ces gens que ma grand-mère ne voyait pas parce qu’elle était trop malade, trop fragile, trop ailleurs. J’ai voulu faire des portraits de gens passionnés, bienveillants, résilients. La directrice de l’EHPAD où est ma grand-mère est extraordinaire. J’ai vu le contraire de ce qu’on nous raconte. Et je ne dis pas que ce qu’on nous raconte est faux : la maltraitance, les gens qui meurent aux urgences… Personne ne s’est plaint, personne ne m’a dit : 'je ne gagne pas assez.' 'OK, c’est dur, mais on tient la baraque, on fait comme on peut'", a raconté Géraldine Maillet.
Les médias ont-ils donc le mauvais regard sur les choses ? "Les médias préfèrent les trains qui arrivent en retard. Je pense que les médias sont aussi des lanceurs d’alerte. Et quand les trains arrivent en retard de manière régulière, on se dit que le problème est récurrent. Donc, les médias sont utiles, et ils sont utiles pour parler de ça. Mais dans ce livre, je prends le contre-pied : je dis qu’il y a des choses merveilleuses qui marchent", a estimé Géraldine Maillet.
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