Guillaume Durand se lance dans la présentation d'une nouvelle émission, "Au Bonheur des livres". C'est sur Public Sénat tous les vendredis à 23 heures.
Guillaume Durand : "Sur 100 livres, les critiques littéraires sortent tous la même liste des dix"
Comment Guillaume Durand choisit-il les livres ? "L’été dernier je suis parti à la Maison Rouge à Biarritz avec plusieurs écrivains. On a reçu une centaine de livres. Il faut dire qu’avec l’expérience, dans le rush final, la bagarre fait rage. Mais par expérience, et c’est ce qui est étonnant, et c’est l’avantage d’avoir un peu de bouteille, vous prenez ces personnages, vous les laissez un mois et demi avec cent livres, ils sortent tous la même liste des dix. Et puis vient en ligne de compte ce que Solère appelait 'la guerre du goût', c’est-à-dire qu’on n’a pas la même appréciation ni vous ni votre libraire ni moi.
Quand Houellebecq a émergé sur la scène littéraire, Pivot a dit du mal de lui, Jérôme Garcin et Pierre Assouline ont écrit des choses pas agréables sur lui. Donc, face à l’art et à la musique, on n’a pas la même appréciation. On trouve très vite la liste des choses qui dominent, mais après, et c’est le rôle des jurys littéraires, dans les 10 ou 15 qui jouent un rôle dans la rentrée, il y a de vraies différences.
Imaginez qu’on prend des gens lambda et qu’on s’installe dans un grand loft blanc et on vous présente les tableaux les uns après les autres. Ils auront beau avoir vu très peu de tableaux dans leur vie, je vous garantis que, un petit peu coachés par moi, ils feront le tri extrêmement vite. Je ne dirais pas que c’est pareil pour les livres, mais l’expérience joue un rôle énorme", a répondu Guillaume Durand.
"Face à CNN et ses moyens techniques importants, nous, on était encore avec un nagra et un téléphone"
Guillaume Durand a également réagi à la vitesse avec laquelle se déroule la guerre entre Gaza et Israël, et à la manière dont la télévision la couvre. "À un moment, ma génération a été totalement culpabilisée par l’arrivée de CNN. Quand CNN est arrivé… vous savez combien ils sont maintenant sur le territoire israélien ? Moins les techniciens, ils sont 45. Et nous, on était encore avec un nagra et un téléphone. Les gens de CNN avaient des téléphones satellites, des hélicoptères particuliers… On se disait que le journalisme qu’on pratique est un journalisme qui n’a plus aucun sens. Il serait absurde de nier tous les autres aléas, mais La Cinq est née de ça. Cette idée qu’une génération de petits Français, dans une chaîne un peu improbable, voulait essayer de prendre le direct, de faire du breaking news, ce qui ne se faisait absolument pas à l’époque."
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