Comme l’explique Hervé Godechot, les gens ont un lien d’intimité avec la radio qu’ils n’ont pas avec la télévision. Quant au DAB+, même si la décision n’est pas prise, il est souhaitable qu’il remplace totalement la bande FM d’ici quelques années.
Hervé Godechot : "La radio rassemble 40 millions de personnes tous les jours"
C’est les 15 et 16 juin qu’a lieu en France la Fête de la radio. À qui s’adresse-t-elle ? "À toutes les radios qui souhaitent s'y associer. J'espère toutes et partout sur le territoire, surtout dans toute la France, y compris d'ailleurs dans les territoires ultramarins, où il y a beaucoup de radio. C'est l'occasion pour les radios de faire connaître des aspects du média que les gens ne connaissent pas forcément. Il y en a qui vont ouvrir leurs studios, les faire visiter. Il y en a qui vont organiser des concerts. Il y en a qui vont se délocaliser et aller faire leurs antennes à l'extérieur. Il y a plein de possibilités. Et puis, c'est la possibilité aussi pour les auditeurs, une fois par an, de manifester leur enthousiasme pour leur radio préférée, mais aussi la radio en général, notamment sur les réseaux sociaux. Il faut se dire que c’est quand même le média préféré des Français, qui rassemble 40 millions de personnes tous les jours. La radio est dans notre paysage, dans notre intimité, dans notre vie. Alors on prend deux jours par an pour en parler", a répondu Hervé Godechot.
Qu’est-ce qui fait que les gens aiment autant la radio, plus même que la télévision ? "Je crois qu'il y a une relation affective qui est très différente. La télévision, on la regarde. Quand on est devant la télévision, on est devant la télévision, on ne fait rien d'autre et on reçoit ce qui est diffusé. Alors que la radio, qui n'est que du son, elle nous accompagne un petit peu dans tout. C'est-à-dire qu’on est chez soi, on prend le petit-déjeuner, on fait sa toilette. Après, on part au boulot, on l'écoute en voiture, on peut l'écouter au bureau, on peut l'écouter dans les magasins, ça fait partie véritablement de notre vie", a répondu Hervé Godechot.
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Les smartphones et assistants numériques représentent-ils aujourd’hui une grande partie des outils d’écoute ? "80% de la radio est écoutée sur un poste de radio, tout simplement. Donc les gens, ils entendent nos voix, ils ne voient pas forcément, ils se font une idée peut-être, une image de ce qu'on est, donc ça fait travailler l'imaginaire. Et ça rentre vraiment très intimement chez nous. Le baromètre annuel de La Croix le montre bien : les gens accordent une confiance à la radio qu’ils n'accordent peut-être pas autant à d'autres médias. Pas forcément de manière juste d'ailleurs, mais c'est le cas", a fait savoir Hervé Godechot, avant de préciser que 2,7 millions de postes de radio ont été vendus en 2022.
"Aujourd’hui, 1 Français sur 2 peut recevoir le DAB+"
L’Arcom fait beaucoup pour promouvoir le DAB+. Qu’est-ce que c’est ? "Le DAB+ à la radio est ce que la TNT est à la télévision. C'est-à-dire que vous continuez d'écouter la radio sur un poste de radio, avec le signal qui arrive sur une antenne hertzienne, sans avoir besoin d'être connecté à Internet. Mais au lieu d'avoir un son analogique, comme c'est le cas pour la FM, vous avez un son de qualité numérique de bien meilleure qualité. Vous n'avez pas d'interférences, de grésillement. Vous n'avez pas besoin de sélectionner, de chercher la fréquence. Vous sélectionnez la radio que vous voulez écouter directement sur un écran alphanumérique. Voilà, c'est en fait le meilleur des deux mondes (FM et Internet) mélangés sur un signal hertzien.
Aujourd’hui, un Français sur deux est en mesure de recevoir le DAB+. En plus de ça, le déploiement va en s'accélérant puisqu’on va allumer encore 300 sites à partir d'octobre 2023 et jusqu'à 2024. Donc, début 2024, on sera à plus de 60% de la population qui recevra la radio en DAB+. Et puis, c'est aussi un enrichissement de l'offre, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup plus de place sur la bande DAB+ que sur la bande de fréquences de la FM. Donc, il y a des endroits où on a beaucoup plus de radios. À Paris, par exemple, vous avez 48 radios qui sont disponibles sur la bande FM. Vous en avez près de 105 qui sont disponibles en DAB+. C'est le même type de proportion à Dijon, Lyon, Marseille, Nice… On a une offre qui est enrichie. Cela fait peut-être un peu plus de concurrence entre les radios. En même temps, c'est un média d'offre, donc plus il y a d'offre, plus il y a d'audience, plus il y a de gens qui vont s'y intéresser", a expliqué Hervé Godechot.
🔴 DAB+ : la bande FM va-t-elle disparaître ?
🗣️@godechot (Arcom) : "C’est tout à fait envisageable et c'est même souhaitable"
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Cela veut-il dire que les jours de la bande FM sont comptés ? "Je crois que c'est tout à fait envisageable, et c'est même souhaitable. C’est à vivre surtout comme une opportunité beaucoup plus que comme un risque. Après, il faut trouver tous ensemble le chemin pour y arriver. Il faut que le DAB+ soit répandu, il faut que tout le monde le connaisse, il faut que tout le monde soit sur le DAB+. Mais l'Arcom, en dialogue avec toutes les radios et avec les diffuseurs, est en train de travailler à chercher un chemin pour ça. On est en train de travailler un livre blanc de la radio, qu'on publiera au printemps 2024 et qui notamment va être là pour répondre à ces questions et essayer de trouver les critères à créer pour aller vers le tout-DAB", a répondu Hervé Godechot.
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