Le vendredi 25 octobre 2024 à 21h05, France 3 diffuse "Les Oubliés du Delta", une fiction avec Isabelle Gelinas, Anne Alvaro et Raphaëlle Rousseau.
Lors d’un chantier en pleine Camargue, des ouvriers exhument des ossements humains. L’enquête est confiée au commissaire Marianne Prévost, spécialiste de ce genre de cas, avec pour l’assister la jeune Lola Hardon, encore peu expérimentée. Marianne Prévost a la réputation de diva de la police judiciaire et elle a besoin d’un chauffeur ! Lola hérite de la corvée… Il est établi rapidement que les squelettes ne sont pas morts en même temps mais ont été enterrés depuis au moins 70 ans et sont tous, sauf un, d’origine asiatique. Parmi les travailleurs indochinois réquisitionnés après la défaite de juin 1940, 2 000 d’entre eux vont se retrouver en Camargue et y travailler dans des conditions de vie très difficiles. Quel propriétaire de l’époque a pu manquer d’égard envers ses ouvriers au point de les enterrer ainsi sans sépulture ? Comment les identifier ? Et qui est la femme caucasienne enterrée parmi eux ? Qui a volé son corps à la morgue ? Quel terrible secret du passé cherchait-on à effacer ?
Isabelle Gelinas : "Ces Vietnamiens ont été traités vraiment très, très mal"
On a découvert cette histoire qu'on ne connaissait pas de ces immigrés vietnamiens qui sont venus en France travailler dans des rizières… "C'est-à-dire qu'ils sont venus d'abord comme chair à canon pendant la guerre. Et puis, au lieu de les faire repartir dans leur pays, on les a gardés et on les a envoyés en Camargue parce qu'il y avait du riz. Grâce à eux, on a du bon riz de Camargue. Mais ils ont été traités vraiment très, très mal. Ils dormaient dans des cabanes de pêcheurs sans électricité, sans l'eau courante, ils étaient pieds nus, ils étaient mal payés. On était pas loin d’une condition d'exploitation", a raconté Isabelle Gelinas.
C'est un polar avec une enquêtrice hors pair, qui va mener l'enquête… "C'est ça, c'est un rôle très fort. C'est une grande solitaire. Sa vie est d'être envoyée aux quatre coins de la planète pour mettre à jour des ossements et de reconstituer….", a expliqué Isabelle Gelinas.
"J'ai aimé que la petite histoire rejoigne la grande Histoire"
"Ce qui est intéressant, c'est que, effectivement, elle découvre un charnier avec cinq corps. Et très vite, elle découvre qu'il y en a quatre qui sont qui sont asiatiques. Elle remonte l'enquête. Et moi, j'ai aimé ça : j'ai aimé que la grande Histoire rejoigne la petite histoire, ou que la petite histoire rejoigne la grande Histoire, je ne sais pas dans quel sens le mettre. Mais j’ai trouvé que c'était intéressant.
Et le duo avec Raphaëlle Rousseau et son père… Le personnage de Lola, joué par Raphaëlle, est au tout début de sa carrière. Mon personnage est plutôt en fin de carrière. Lola, elle est très libre, elle fait du surf. Mon personnage est très sombre, un peu mystérieux, solitaire etc. Et l’attraction des deux est vraiment formidable."
"Marianne Prévost, c’est tout sauf un personnage léger"
Les Asiatiques ont été très silencieux sur cet esclavage. On a entendu des histoires tout aussi dramatiques d'autres esclavages. Mais l'esclavage que la France a fait des Vietnamiens… "Non, totalement, aucun d'entre nous n'en avait entendu parler. J'ai eu un journaliste qui m'a dit : ‘si, si, moi, je connaissais’. Mais c'est très rare, quoi. Cette histoire, c'est quand même une histoire démente, quoi !", s’est exclamée Isabelle Gelinas. “Quand j’ai lu le scénario, je me suis documentée tout de suite parce que je ne connaissais pas ça. Et puis c'est quand même arrivé il y a 75 ans, quoi. C'est pas 300 ans ou 600 ans… Il y a encore des descendants. D'ailleurs, pendant le tournage, il y a quelqu'un qui est venu nous voir qui descendait d’un couple…"
Comme l’explique Isabelle Gelinas, pour interpréter le personnage de Marianne Prévost, il lui a fallu se détacher de sa personnalité naturelle. "C'était tellement bien écrit, la réalisatrice était tellement précise dans ce qu'elle voulait. On a fait deux-trois lectures, on a travaillé beaucoup sur le côté solitaire du personnage. J'ai une espèce de déformation à vouloir toujours mettre de l'humour. Là, il n'y avait pas trop l'espace. Elle est chargée de toutes les horreurs qu'elle a pu voir, elle fait des cauchemars, elle est habitée par tous ces morts. C’est tout sauf un personnage léger. Donc, ça m'a fait du bien aussi d’interpréter un personnage un peu fort, dans le concret, dans le réel, et pas dans la fantaisie."
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