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Jean-Jacques Latour : "Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais il y a un risque"

Sommes-nous en cyberguerre ? Jean-Jacques Latour, responsable de l'expertise du dispositif cybermalveillance.gouv.fr, était l’invité de Valérie Expert sur Sud Radio le 28 mars dans "Le 10h - midi".

Jean-Jacques Latour
Jean-Jacques Latour, invité de Valérie Expert dans "Le 10h - midi" sur Sud Radio.

Jean-Jacques Latour est responsable de l'expertise dans le dispositif national d'assistance aux victimes de cybermalveillance cybermalveillance.gouv.fr. Dans le cadre de la crise en Ukraine, on entend beaucoup parler de risque de cyberguerre et de cyberattaques.

Jean-Jacques Latour : "Dans le cadre de la crise ukrainienne, on voit des appels aux dons frauduleux"

"Nous sommes de plus en plus sollicités par les gens qui se posent des questions sur leurs usages personnels et ce que cette cyberguerre pourrait avoir comme impact sur eux, souligne Jean-Jacques Latour. La notion de cyberguerre date du début des années 2000. Les conflits peuvent aussi se dérouler dans le cyberespace, dans une société de plus en plus interconnectée et très dépendante du numérique. La cyberguerre peut se révéler dans des conflits entre États, mais aussi pour des actions d'espionnage, de sabotage visant à paralyser un pays, ou autour de la désinformation et la propagande auprès des publics".

"Certaines actions ont déjà été revendiquées comme de la cyberguerre, dans certains conflits dans lesquels la Russie a été partie prenante", précise Jean-Jacques Latour. Il prend pour exemple l'Estonie en 2007, "où le pays a été 'paralysé' pendant plusieurs semaines suite à des cyberattaques". Ou encore la Géorgie ou la Crimée. "En même temps que les tensions politiques, tout un phénomène cybercriminel apparaît et essaie d'en tirer un profit financier. Dans le cadre de la crise ukrainienne, on voit des appels aux dons frauduleux, même si c'est beaucoup moins que ce que nous pensions, nuance-t-il. Beaucoup de faux profils se créent sur les réseaux sociaux, se prétendant Ukrainienne dans le besoin avec un enfant blessé et demandant de l'argent. Ces profils sont très rapidement signalés aux plateformes des réseaux sociaux et bloqués, mais ils recommencent".

 

"Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais il n'est jamais à exclure d'éventuelles représailles"

Quel type de questions préoccupent les Français ? "Beaucoup de gens demandent s'ils risquent quelque chose sur leur compte Facebook ou sur leur messagerie, explique Jean-Jacques Latour. L'histoire de l'utilisation du cyber dans les différents conflits est que les particuliers n'ont jamais été visés directement, rassure-t-il. Mais ils ont pu être les victimes collatérales de cyberattaques. Notamment quand le site internet de leur banque ne fonctionne pas pendant plusieurs jours. Aujourd'hui pas de panique, les particuliers ne sont pas attaqués directement. Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais il n'est jamais à exclure d'éventuelles représailles contre la communauté internationale suite aux sanctions économiques".

"Les Russes ont tout un arsenal cyber à leur disposition, pour réaliser des attaques comme pour faire une certaine forme de propagande, précise Jean-Jacques Latour. Mais ils ne l'utilisent pas en Ukraine : elle n'est pas paralysée, l'électricité n'est pas coupée, Internet fonctionne toujours. Il y a beaucoup de petites attaques sporadiques faites par des activistes, mais il n'y a pas de 'cyberarmagedon' sur l'Ukraine, a fortiori sur l'Europe". "On a l'impression qu'il y a plus d'attaques contre la Russie que contre l'Ukraine, notamment avec le mouvement des Anonymous, qui génère plus une cyber pagaille qu'autre chose".

 

 

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans le 10h - midi Sud Radio avec Valérie Expert.

Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.

 

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