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Jessica Bertaux : "Certains médecins choisissent les patients en fonction de leur degré de rentabilité"

La journaliste Jessica Bertaux était l'invitée de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 30 janvier 2025 dans "Sud Radio Média".

Jessica Bertaux
Jessica Bertaux, invitée de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le dimanche 2 février 2025 à 21h10, M6 diffuse : "Capital : le coût de la santé en France. Médecins : ils vous soignent, mais à quel prix ?", une enquête de Jessica Bertaux.

Jessica Bertaux : "Certains spécialistes vont se concentrer sur certains actes qui ne sont pas forcément des actes médicaux"

Jessica Bertaux rappelle que les dépassements d’honoraires frappent les Français au portefeuille. "Aujourd'hui, en France, on a près d’un spécialiste sur deux qui pratique des dépassements d'honoraires. C'est-à-dire qu'en plus du prix de la consultation, vous devez parfois rajouter 15, 20 30 euros, voire parfois beaucoup plus. Et on sait que dans les années 2000, c'était seulement 37%. Il y a quand même eu aujourd'hui un énorme cap entre les deux. Et on s'interroge : pour quelle raison ? C'est un constat qui pénalise certaines parties de la population qui, soit, n'ont pas de mutuelle (5 millions de Français aujourd'hui n'ont pas de mutuelle), soit ceux qui ont des mutuelles qui ne permettent pas de couvrir ces dépassements d’honoraires."

https://twitter.com/SudRadio/status/1884906390763835406

Comme ont découvert Jessica Bertaux et sa collègue Julia Galant, certains médecins font croire à certains patients "peu rentables" qu’ils n’ont pas de disponibilités, alors qu’ils en ont, mais pour prendre des patients plus "rentables". "Évidemment, aujourd'hui, il est très difficile de trouver des rendez-vous médicaux : cela peut être trois mois, six mois d'attente, voire parfois même un an pour certains spécialistes. Ce qui nous a révoltés dans cette enquête, c'est qu'on s'est rendu compte aussi qu'il y avait certains spécialistes qui, au-delà d'être en situation de pénurie, vont se concentrer sur certains actes qui ne sont pas forcément des actes médicaux. Les dermatologues, par exemple. On a voulu faire le test avec Julia Galan, qui est la co-réalisatrice du reportage : on appelle à cinq minutes d'intervalle pour un motif différent, et vous avez parfois même un an d'attente pour un rendez-vous médical contre dix jours pour de l'esthétique. C'est quand même très flagrant."

"Un pédiatre en secteur gagnerait 2.000 euros par mois, contre 6.000 euros en secteur 2"

Alors, à qui la faute ? "Plutôt que de pointer sur un acteur… c'est quelque chose qui est systémique. On est allées voir un pédiatre qui est en secteur 2 pour essayer de comprendre ses frais et ses charges. Pour quelle raison va-t-il facturer une consultation plus cher que le tarif de la Sécurité sociale ? Il nous dit qu’avec une consultation au tarif de la Sécurité sociale, il gagnerait trois fois moins en salaire, à temps plein. Il nous explique que ce serait, en secteur 1, 2.000 euros, 6.000 euros en secteur 2. Ils ont quand même fait douze ans d'études. C'est une vraie réalité qui est aujourd'hui palpable chez beaucoup de médecins spécialistes, qui vous disent ‘on ne s'en sort plus’", a répondu Jessica Bertaux.

https://twitter.com/SudRadio/status/1884905802277761321

Et puis, il y a aussi des médecins qui abusent… "Il y a des médecins qui, pour faire du profit, vont choisir les patients en fonction de leur degré de rentabilité. La question n'est pas combien un médecin peut toucher : aujourd'hui, en France, un médecin spécialiste, c'est en moyenne 120.000 euros par an, donc c'est déjà bien. Et on voit que certains vont proposer des consultations privées à l'hôpital pour toucher plus. Et là où ça commence à être compliqué, c'est que ça crée un système inégalitaire entre patients", a raconté Jessica Bertaux.

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.

Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.

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