Le 9 décembre 2024 à 21h10, M6 diffusera une soirée spéciale : "Les Français, l’amour et le sexe", avec deux documentaires inédits produits et présentés par Karine Le Marchand et Delphine Cinier : "Comment tout a changé ?" et "Les limites du plaisir".
Karine Le Marchand : "On rêve toujours du grand amour, mais on ne s'engage plus de la même façon"
Alors qu’est-ce qui a changé exactement ? "La quête de l'amour absolu n'a pas changé. Et l'âge de la première relation sexuelle n'a pas changé : c'est toujours de 17 à 18 ans. On rêve toujours du grand amour, mais on ne s'engage plus de la même façon, on ne rencontre plus de la même façon et on ne se projette plus dans le 'couple ou pas de couple' de la même façon. C'est vrai, tout a changé", a répondu Karine Le Marchand.
Il y a aujourd’hui une idéalisation qu'il n'y avait pas avant, c'est-à-dire la volonté d'avoir absolument le prince charmant qui coche toutes les cases, avec une exigence qu'il n'y avait peut-être pas avant… "Avant, on était dans le devoir, et maintenant on est dans le plaisir et on a envie d'être heureux. Du temps de mes parents, on fréquentait quelqu'un qui ressemblait déjà à notre niveau social et culturel. On connaissait les parents, on avait le dossier, comme on dit. On se fréquentait un temps. Au bout d'un moment, il y avait la demande de fiançailles. Et puis, quelques mois plus tard, on se mariait, parce qu'on ne pouvait pas divorcer. Donc l'engagement, il prenait du temps parce qu'on ne voulait pas se tromper de personne. Aujourd'hui, tout a changé. On sélectionne les gens avec son index sur une application", a commenté Karine Le Marchand.
"La façon de se rencontrer, le lieu, dans les boîtes de nuit, tout a changé. Ça ne sert à rien de dire que c'était mieux avant, mais c'est comme ça. Mais c'est vrai qu'on n'a pas les codes : une Française sur deux a plus de 50 ans. C'est aussi un âge où par exemple, elles vont peut-être plus divorcer parce que les enfants grandissent. Se retrouver aujourd'hui à plus de 50 ans sur le marché du célibat, bon courage ! Parce que c'est d'une violence extrême pour des personnes qui ont eu d'autres codes", a poursuivi Karine Le Marchand.
"Avant, regarder du porno, c’était comme aller voir une prostituée"
Qu’est-ce qui a changé concernant la pornographie ? "Avant on était déniaisé, comme on dit. Avant, regarder du porno, c’était comme aller voir une prostituée. Aujourd'hui, on sait que la plupart des jeunes de 11 ans ont regardé des pornos sur les téléphones portables. Et le problème, c'est qu'ils regardent de bout à bout uniquement de la pénétration. Cela veut dire qu'ils conçoivent que l'amour avec l'autre est basé sur la pénétration, à un âge où leur corps change, où ils n'ont pas forcément les dimensions de ce qu'ils voient sur le téléphone. Ça crée des fantasmes, ça crée beaucoup de blocages aussi. Et à l’heure de #MeToo, on ne sait pas trop comment se positionner quand quelqu'un nous plaît. Ça fait des enfants qui ont du mal à passer le cap et à séduire une femme, et qui se retrouvent dans leur chambre à se masturber."
Dans le documentaire il y a aussi les sexuels, ce couple de femmes où l'une d'entre elles a décidé qu'elle n'aurait pas de relation sexuelle car elle n'a pas de désir, elle n’en a jamais eu… "Il y a toujours eu des personnes asexuelles. Mais maintenant, elles le disent, elles le revendiquent. C'est ça que je trouve génial. J'ai vraiment le sentiment que les jeunes de moins de 40 ans assument qui ils sont en se disant : 'Aujourd'hui, je vais m'amuser. Je vais être sur les applications parce que je suis focus sur ma carrière. Et puis, quand j'aurai 35 ans, j'aurai peut-être l'horloge biologique qui va sonner. Je vais chercher un partenaire qui sera un bon parent pour mes enfants. Et puis peut-être qu'au bout de 10 ans, on va se séparer, et je vais repartir dans d'autres relations'. Et en fait, la morale n'a plus la même force, et la religion non plus. Et quelque part, pourquoi pas", a commenté Karine Le Marchand.
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