Karine Papillaud est journaliste littéraire pour le Point, Libération, 20 minutes, le monde des religions. Elle est également animatrice de débats et chroniqueuse télé. Elle a décidé de s'exprimer après les menaces qui ont touché Ophélie Meunier en tant que présentatrice et journaliste. Menaces qui n'ont pas suscité beaucoup de réactions tout de suite. La tribune a recueilli plus de 200 signatures. "J'ai ouvert une page sur change.org, on est à peu près à 3.000 signatures". La pétition est à retrouver sur change.org ou sur Twitter.
Karine Papillaud : "Ophélie Meunier ne regrette pas la diffusion du documentaire"
"Dimanche soir dernier, j'ai reçu un texto du grand reporter Olivier Weber pour me demander de faire quelque chose, raconte Karine Papillaud. Je n'ai plus de carte de presse mais je me suis dit que c'est cohérent avec les sujets qui m'occupent en ce moment. Je me suis lancée et j'ai appelé l'émission pour savoir ce qui s'est passé". Elle assure "qu'Ophélie Meunier ne regrette pas la diffusion du documentaire". Elle tient à préciser aussi que "l'islamisme n'est pas le sujet de cette tribune, c'est la liberté de la presse. La tribune a circulé partout, tout le monde a pu en tant que représentant de tel ou tel journal la signer, mais ils n'ont pas tous forcément souhaité la signer", souligne-t-elle.
Karine Papillaud a fait un post d'écœurement sur sa page Facebook le samedi suivant la diffusion du reportage, dénonçant le manque de réactions sur le sujet. "Philippe Val a compté qu'il a fallu 9 jours ! J'ai appelé Alexandre Devecchio que je connais. Il était très content puisqu'il avait sollicité des gens pour faire cette tribune, qui n'avaient pas répondu favorablement". "Je rappelle que je ne suis pas quelqu'un d'éminent ni reconnue qui fait des plateaux télé. C'est un peu désespérant que ce soit une journaliste lambda, voire d'abord une citoyenne qui fasse ce rappel à la loi !" "On a fait un très gros boulot en moins de 24h pour obtenir un peu plus de 160 personnes", explique Karine Papillaud.
"Le journaliste est un super-citoyen, un héraut de la citoyenneté"
Valérie Expert a signé cette pétition : "je n'en signe quasiment jamais mais celle-ci m'a semblé importante. J'ai trouvé qu'il y a eu peu de monde, notamment pas de gens de gauche, qui ont soutenu la liberté de la presse". "On accepte donc en France que des journalistes travaillent comme dans des zones de guerre, ce n'est pas normal !", fustige Karine Papillaud. Pour elle, "cette tribune aurait dû être faite depuis longtemps. Ce n'est pas donner des leçons mais agir en tant que citoyen avant d'agir en tant que corporation. Le journaliste est un super-citoyen, un héraut de la citoyenneté puisqu'il est là pour donner les moyens aux citoyens de se faire des opinions".
Karine Papillaud déplore la facilité avec laquelle on peut menacer, insulter sur les réseaux sociaux. "On a un problème dans ce métier qui est l'autocensure, regrette-t-elle. À partir du moment où on peut, avec un pseudo et une adresse IP apparemment pas contrôlée, raconter ce qu'on veut, on défausse ses frustrations personnelles. Elles n'ont pas forcément grand chose à voir avec le sujet. Mais elles sont une manière d'exister et de se rendre intéressant en faisant partie d'une meute. Il y a beaucoup de choses aujourd'hui dont on ne peut plus parler. On n'enverra plus personne pour être sûr de ne pas avoir de problème ? C'est un souci !" "Il faut donner aux journalistes les moyens de travailler".
[#SudRadio] 📢 @karinepapillaud explique le projet de la tribune de @Le_Figaro
🗣️ "Un journaliste, c'est un super citoyen. Il y a un problème dans le métier de journaliste aujourd'hui, c'est l'autocensure. Non @ophmeunier ne regrette pas !"
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— Sud Radio (@SudRadio) February 7, 2022
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