Le vendredi 20 décembre 2024 à 22h30, ARTE diffusera le film de Léo Favier "Miyazaki, l'esprit de la nature". Il sera ensuite disponible sur www.arte.tv jusqu'au 11 janvier 2025.
Léo Favier : "On voit Miyazaki assis à sa petite table, dans un coin, avec ses pantoufles
Léo Favier n'a pas pu rencontrer Miyazaki... "Quand on a commencé à faire ce documentaire, cela faisait dix ans que Miyazaki ne donnait plus d'interviews. Mais on a interviewé son producteur, son fils et des collaborateurs. Je l'ai vu passer de loin dans l'escalier. C’est quelqu'un qui s'était reclus par rapport aux médias, mais en même temps, qui a beaucoup été filmé par la télévision japonaise pendant des années. Donc, on a toute cette matière de lui au travail, où on le voit vraiment dessiner, puis revenir sur ses dessins et corriger." Léo Favier a été frappé par l’incroyable modestie de Miyazaki. "C'est quand même le Stanley Kubrick mondial du film d'animation. Et à côté de ça, il est extrêmement modeste. C'est frappant. On le voit assis à sa petite table, dans un coin, avec ses pantoufles. Le studio, c'est lui qui l'a fait construire, qui l'a conçu. C'est sa maison aussi."
Comme l’explique Léo Favier, il a eu accès à un espèce d'accord exceptionnel avec le studio Ghibli, ce qui fait qu’il a pu mettre beaucoup d'extraits dans son film. "Les motifs des extraits de ces films de Miyazaki, on les retrouve dans des images tournées au Japon et aussi dans beaucoup d'archives auxquelles on a eu accès, qui documentent le travail de Miyazaki depuis quarante ans."
"Des longs-métrages pour enfants au cinéma, c’était tout à fait rare"
Surtout, on découvre dans le film de Léo Favier que Miyazaki s'est fixé une mission, qui était de rendre les enfants heureux… "Je pense que c'est quelqu'un qui a décidé de faire des films de grande qualité pour les enfants, pour les faire rêver, mais aussi pour les instruire, pour leur donner des valeurs, comme plein de littérature enfantine. Et ça, ça a été son public principal. Il a fait aussi beaucoup de séries pour les enfants. Et puis, progressivement, il s'est mis à faire des longs-métrages pour enfants au cinéma, ce qui était tout à fait rare."
Petit à petit, Miyazaki voit que le monde devient de plus en plus horrible. Et il se dit : ‘Je ne peux plus mentir aux enfants’… "Miyazaki, c'est plus d'une dizaine de films. Et on voit qu'au milieu de sa carrière, après avoir fait des films comme Totoro, avec des personnages très mignons, très doux, une sorte de grand bonheur, il se dit : 'En même temps, vu les tourments du monde, on ne peut plus continuer à dire aux enfants que tout va bien. Il faut aussi leur montrer qu’il y a beaucoup de violence, il y a de la peur…'. Et là, émerge Princesse Mononoke."
On peut dire qu’il y a une génération Miyazaki… "Ce qui est étonnant, c'est qu'il y a une génération qui a découvert cela enfants, qui a grandi avec. J'ai des enfants, et je redécouvre les films avec mes enfants", a commenté Léo Favier.
Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Jean-Marie Bordry.
Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.