Karine Le Marchand présentera lundi 27 novembre à 21h10 sur M6 le documentaire "Familles de paysans, 100 ans d’Histoire".
Karine Le Marchand - "Familles de paysans, 100 ans d’Histoire" : "400 familles en 48h nous ont contactés"
De l’entre-deux-guerres à aujourd’hui, des images d’archives centenaires aux témoignages de 6 familles d’agriculteurs, ce documentaire porté par Karine Le Marchand retrace les bouleversements du monde agricole. "Il fallait faire une narration chronologique pour expliquer 100 ans d'histoire avec des archives historiques" explique l'animatrice. "Et puis sortir des archives commentées habituelles pour aller dans la vie des gens et tourner des séquences actuelles qui parlent du passé et d'aujourd'hui. C'était très très difficile".
Le documentaire sort des clichés sur les agriculteurs du suicide, du glyphosate et de la politique agricole commune (PAC)". "On a travaillé avec des historiens" précise Karine Le Marchand. "J'ai vu toutes les thématiques qu'il fallait nécessairement aborder et que les gens ignorent. J'ai compris la révolution qui a eu lieu après la deuxième guerre mondiale et tout ce qui leur est arrivé". "Un appel sur les réseaux sociaux a été lancé pour trouver des familles avec leurs archives, qui ont suffisamment conscience de cette révolution-là pour pouvoir nous en parler". "400 familles en 48h nous ont contactés. On a réussi à en sélectionner 6".
"Les agriculteurs ont découvert en un temps record le bashing"
Ce qui a le plus marqué Karine Le Marchand, "c'est la survie". "Les gens qui sont là le sont malgré tout ce qu'on les a obligés de faire. On s'aperçoit que ce ne sont que des pions" confie l'animatrice. "Ce qui est formidable, c'est la passion qui les anime pour travailler 80-90 heures par semaine, pour souvent pas grand chose. Et la fierté d'avoir réussi à garder la terre de leurs ancêtres. On sent qu'ils sont sur le fil. On est passé d'une période d'extrême pénibilité physique à une période d'extrême pénibilité psychologique".
"Même s'ils ont fait tout bien, respecté toutes les normes, travaillé jusqu'à en mourir, s'il y a une inondation, une sécheresse, ils perdent tout. Ne jamais savoir ce qu'ils vont gagner l'année d'après, c'est dur psychologiquement". "Ils sont bringuebalés par les institutions, par les politiques qui prennent des grandes décisions à leur place" regrette Karine Le Marchand. "Qui leur disent ce qui est bon pour eux. Et comme malheureusement ils ne sont plus majoritaires avec l'exode rural, ils ont découvert en un temps record le bashing". "On a commencé à les pousser à consommer des engrais, des pesticides sans leur expliquer. Ils sont devenus malgré eux des pollueurs".
"On fait passer des messages et les gens vont réfléchir"
Un documentaire sans langue de bois et sans tabou, notamment sur les suicides ou les cancers. "Ils savent qu'on est là pour évoquer leur réalité, mais sous un prisme de prise de conscience. J'arrête et je change de type d'exploitation" explique Karine Le Marchand. "On voit dans le documentaire qu'au départ, les agriculteurs n'étaient pas formés, pas équipés pour utiliser le glyphosate. Ils répandaient à mains nues. Il n'y a pas que les cancers, il y a aussi les maladies neurologiques. Il y a des études complètement contradictoires, c'est très compliqué de savoir".
"On voit l'évolution du métier, la diversification, les circuits courts" ajoute Karine Le Marchand. "Ces familles d'agriculteurs qui ont survécu à tous ces systèmes, c'est parce qu'ils ont réussi à prendre le bon chemin et à s'adapter. Ceux qui survivent dans de bonnes conditions sont des gens qui ont diversifié, qui font plus qu'un seul type d'aliment, qui vendent à la ferme ou en direct. Et qui sont peu ou prou sortis du système". Le documentaire délivre un message politique assure l'animatrice. "On remet les choses à leur juste place. On fait passer des messages et les gens vont réfléchir".
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