Paris Match publie un hors-série : Les femmes du clan Kennedy – 60 ans après l’assassinat de JFK, paru sous la direction de Marc Brincourt.
Marc Brincourt : "Les photos de Paris Match, ça fait partie du patrimoine"
La photo argentique est-elle morte ? "Ça a beaucoup évolué. Mais on a cette chance, et surtout l’intelligence, d’avoir gardé les deux. Évidemment, on est passés au numérique après les attentats du 11 septembre. La tentation est de numériser et de stocker toutes ces photos quelques part. À Paris Match nous avons 15 millions de photos. Il y a les photos numériques, et puis les photos imprimées, classées par thème. Et à l’intérieur des thèmes c’est chronologique. Je pense que ça fait partie du patrimoine", a répondu Marc Brincourt.
Paris Match achète-t-il des photos d’amateurs ? "On achète des photos d’amateurs effectivement. L’amateur a ce don, ce talent d’être là devant tout le monde. Le numéro de Paris Match sur le tsunami de 2004 en Indonésie comportait 40 photos, toutes prises par des amateurs. C’est souvent un one-shot, c’est mal cadré, mais c’est un document. Autre exemple : le Concorde qui décolle en feu à Roissy : il y avait un touriste japonais, il a pris la photo à travers un hublot. Donc, les photos d’amateurs, ça a toujours existé, dès le premier numéro de Paris Match", a fait savoir Marc Brincourt.
"En voyant ce qui s’était passé aux États-Unis, Georges Pompidou a compris la force de l’image"
Pourquoi avoir choisi de s’intéresser de nouveau aux Kennedy ? "Nous, à Match, les Kennedy, c’est une histoire d’amour. C’est un grand feuilleton, c’est une grande histoire. Donc, pour ce numéro on cherchait une idée. On avait déjà fait les 50 ans de l’assassinat de Kennedy. Et on s’est dit qu’il y avait quelque chose de très important dans le clan Kennedy, ce sont les femmes. Elles ont eu un rôle très, très important dans cette histoire. Jusqu’aux Kennedy, les femmes des présidents s’effaçaient : en France, par exemple, si on voyait des photos d’Yvonne de Gaulle, on la voyait tricoter. Et donc avec les Kennedy, les femmes reviennent au premier plan."
Comme l’explique Marc Brincourt, en laissant les photographes capter leurs moments qu’on pourrait croire intimes, les Kennedy ont ouvert la voie à d’autres chefs d’État, ailleurs dans le monde. "Les photographes qui ont photographié les Kennedy ont inventé un nouveau genre. Beaucoup d’hommes politiques s’en sont inspirés, même en France. On parle de Sarkozy, mais celui qui a vraiment collé à ça et qui a pris l’exemple, c’est Georges Pompidou. En voyant ce qui s’était passé aux États-Unis, Georges Pompidou a compris la force de l’image, l’importance de sortir de ce rôle de banquier des Rothschild. Il avait comme ami un photographe de Paris Match qui s’appelait François Pagès. Il lui a permis de photographier Georges Pompidou dans les salons de l’Élysée mais aussi dans leur vie privée, à la campagne. On voit Georges Pompidou pêcher à la crevette à la campagne. Tout ça, c’est parti des Kennedy."
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