Marc Lavoine publie un livre : Quand arrivent les chevaux (Éditions Fayard).
Marc Lavoine : "Tant que je n'avais pas sorti ce livre, je retenais ma mère avec moi"
Pourquoi ce titre ? "Le cheval est central dans la vie de l'homme. Le cheval est au centre de Guernica, il est dans toutes les guerres, il est partout. Ce cheval, qui est mi-sauvage, mi-domestique, on peut monter dessus, mais il peut vous tuer comme il peut vous sauver la vie. Donc, cet animal n'est plus sauvage, l'homme a réussi à le dompter", a déclaré Marc Lavoine.
Combien de temps lui a pris l’écriture de ce livre ? "Je ne sais plus exactement parce que depuis que ma mère est morte, j'avoue que les heures qui tombent, je ne les compte pas, je n'ai plus la notion du temps. Mais cela faisait sept ans, je crois, qu'il est sur ma table de travail et que je n'osais pas le lire. Quand mon éditrice m'a appelé pour me dire ‘il faut le lire, il faut le rendre’, je l'ai lu avec mon attachée de presse. Et puis on a trouvé que c'était correct", a confié Marc Lavoine.
Pourquoi avoir sorti ce livre, puisqu’il est assez intime ? "Tant que je ne l'avais pas sorti, je retenais ma mère avec moi. D'avoir sorti le livre, de l'avoir fait lire par exemple à mon éditrice et au garçon avec qui j'ai travaillé, ça me faisait du bien. Maintenant qu'il est sorti dans les magasins, si les gens ont envie de le lire, tant mieux. Ça me donne une joie extraordinaire. Ma vie a changé de son. Je n'aimais plus Paris, je n’en pouvais plus, je voulais partir. Je voulais aller à mon travail, puis retourner en banlieue. Et là, je commence à réaimer Paris, à la trouver belle, à aimer la Seine, le son de Paris. Je commence à réaimer la vie en fait", a fait savoir Marc Lavoine.
"Ma mère disait toujours la vérité, elle ne pouvait pas mentir"
Dans ce livre, la nature parle. Pourquoi ? "Ma mère parlait avec les plantes. [Dans le livre] je fais parler l'eau, la rivière, l'arbre etc. Je me suis dit : ‘Je vais faire parler un peu tout le monde’, y compris le cheval. Tout le monde parle et tout le monde s'exprime. Et moi, j'entends tout le monde. C'est une façon de voir la vie autrement, de la considérer différemment. J'accepte de laisser partir ma mère parce que les gens qui meurent ne vous appartiennent pas. Ma mère ne m'appartient pas. Elle m'a donné la vie. Et là, elle me donne la vie encore une fois. Je la sens bien. Je sens qu'elle est bien. Vous voyez, on ne sait pas ce que c'est que la vie. On ne sait pas non plus ce que c'est que la mort. Certains pensent qu'il y a autre chose après. Et puis l'amour, on ne sait pas ce que c'est non plus, c'est multiforme. Donc, là-dedans, j'ai essayé de trouver le lien avec elle. Et je pense que ça fait du bien", a déclaré Marc Lavoine.
Que retient Marc Lavoine de sa mère aujourd’hui, sept ans après sa disparition ? "Ma mère, je pense que c'est sa vérité. Elle disait toujours la vérité, elle ne pouvait pas mentir. Et les valeurs et les principes qu'elle avait étaient étranges. Elle était croyante, et elle me disait : ‘si tu crois, tu le gardes pour toi, ne dis pas à ton père’. Mon père, c'était l'homme qui ment. Donc, sur les fondamentaux, ma mère m'a donné ce goût de la vérité. Quand quelqu'un vous regarde et que vous sentez vraiment que vous êtes important pour elle, que vous êtes aimé pour l'enfant que vous êtes, alors vous allez mieux, vous allez bien. Elle m'a donné ça aussi, elle m'a donné ce bien-être que je n’avais pas à l'extérieur. Je n'étais pas bien dehors. Et puis, ensemble avec mon père, elle m'a amené aussi la poésie : Verlaine, Rambaud… Ça m'a vraiment sauvé."
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