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Médéric Chapitaux : "le sport est présent dans le parcours de tous les terroristes"

Médéric Chapitaux, sociologue, ancien gendarme, auteur notamment de “Le Sport, une faille dans la sécurité de l’Etat” (Ed. Enrick B.), était l’invité de Benjamin Glaise le 27 décembre 2021 sur Sud Radio dans la tranche 12h-14h, "Bercoff dans tous ses états".

Médéric Chapitaux
Médéric Chapitaux, invité de Benjamin Glaise sur Sud Radio.

Le sport, est-il vecteur de radicalisation ? Ou bien, des individus radicalisés, cherchent-ils à perfectionner leur forme physique et se tournent vers des structures sportives ? Médéric Chapitaux est venu dans le studio sur Sud Radio pour nous éclairer sur ces questions.

Médéric Chapitaux : "Le phénomène de radicalisation est surtout présent dans les sports de combat, de musculation et le footbal futsal"

"D’un point de vue scientifique, on manque de données pour affirmer l’une ou l’autre chose. Par contre, depuis le milieu des années 2000 on a une explosion du phénomène. La première alerte date de 2004 et 2005, à savoir des attentats de Londres et de Madrid. En 2010, le Conseil de l’Europe a même écrit à tous les ministres des Sports du Conseil de l’Europe pour expliquer qu’il y avait un problème dans trois types de familles d’activités, à savoir les sports de combat, de musculation et le footbal futsal. Le point d’entrée de ce phénomène sur le territoire national, on peut l’identifier aux années 2000-2010. À partir de là on a une vague d’attentats terroristes, mais on a aussi des amalgames et des stigmatisations", a répondu Médéric Chapitaux.

Le sport est présent dans le parcours de tous les terroristes ayant commis des attentats en France. Est-ce le sport qui les a rendus comme ça ? "Intrinsèquement, bien sûr que non. Le sport, a-t-il été manipulé au même titre que la religion dans la plupart des attentats terroristes ? C’est possible, et c’est là toute l’importance d’étudier le rôle que peut avoir une structure ou un éducateur sur différents profils", a expliqué Médéric Chapitaux.

"Le sport est un lieu d’éducation, on doit donc imposer une forme de neutralité"

"On a retrouvé les travaux d’un gourou. En 2016, il y avait deux textes fondateurs où l’on pouvait lire : ‘invite les apprentis terroristes à utiliser la pratique des sports de combat et de musculation pour se préparer au jihad’. Ensuite, il faut faire la part des choses entre la partie religieuse, la partie communautariste, la partie séparatiste, la partie radicalisation voire terrorisme", a déclaré Médéric Chapitaux.

Alors, que peut faire l’Éducation nationale ? "Quand on prend l’Éducation nationale, le problème est quasiment bloqué par la loi de 2004, qui impose une stricte neutralité à l’école. Les discours prosélytes n’entrent pas en ligne de compte ou sont minimes. Dans son champ ministériel, Jean-Michel Blanquer a également le sport. Il a demandé au Conseil des Sages de réfléchir à une logique d’uniformisation et à une mise en cohérence des pratiques. Pourquoi ? Pour éviter les amalgames et les stigmatisations. Le sport est un lieu d’éducation par excellence, on doit donc imposer une forme de neutralité, tout comme le Comité olympique l’impose avec la règle 50.2 de la Charte olympique", a poursuivi Médéric Chapitaux.

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