Michel Denisot publie une livre : Toute première fois : Ils ont tous commencé sur Canal (Éditions Flammarion).
Michel Denisot : "Je n'ai pas de diplôme, j'ai réussi avec quelques concours de circonstances"
Michel Denisot a su très tôt ce qu’il voulait faire plus tard. "J’ai fait un stage à l’âge de 15 ans. J'ai frappé à la porte du journal local, j'ai dit : ‘Est-ce que je peux venir pendant l'été ?’. Ils étaient sympas, ils m'ont dit ‘oui’. Au bout du mois de septembre, j'ai dit : ‘C'est ça que je veux faire’. Et donc j'allais à l'école, je ne faisais plus rien, j'ai lâché tout. Et dès que c'était fini, j'allais au journal. Le week-end, je faisais des comptes-rendus. J'ai appris la rigueur assez tôt en rédigeant les avis d'obsèques. Donc, voilà : j'ai triplé la première doublé, la philo, j'ai jamais rien eu. Et donc j'ai dit : ‘Je veux faire ça’. Mais à Châteauroux il n'y avait pas de place, ou bien on ne m’avait pas trouvé assez bon. Bref, on ne m'a pas engagé.
Je suis parti à l'armée. J'ai rencontré à l'armée un journaliste qui s'appelle Pierre Salviac, qui est arrivé de Radio Limoges et qui rentrait à France Inter. Il m'a donné le téléphone du patron de Radio Limoges. Je suis allé le voir. Et il m'a dit : ‘il n'y a pas de boulot, sauf à la pige, vous n'allez pas bien vivre, quoi’. Je dis : ‘Je viens quand même’. Et je suis arrivé. C'était mai 68, grève ! Les grévistes ont été sympas avec moi. Comme je n'avais rien pour gagner ma vie, ils m'ont dit : ‘Tu vas faire une partie du service minimum’, qui fait que j'ai gagné un peu. J'ai gagné de quoi manger une fois par jour. Mais je n'ai jamais été malheureux de tout ça. Après, j'ai bourlingué, navigué et j'ai saisi les opportunités. Je dis toujours que je n'ai pas de diplôme et que j'ai réussi quelques concours de circonstances. Donc, à quinze ans j’ai découvert ce que je voulais faire, ce qui est une chance dans la vie. J'ai découvert une passion. Quand votre passion est votre métier, on a de la chance, quoi !"
"Si tous ces talents de Canal+ ont pu devenir ce qu’ils sont devenus, c’est parce qu’ils ont eu la liberté de faire des choses"
Dans son livre, Michel Denisot raconte l’ambiance de liberté qui régnait à Canal+. "On avait une liberté, Pierre Lescure nous laissait libres totalement, c’était vrai pour tout le monde. Je pense que, si tous ces talents ont pu devenir ce qu’ils sont devenus, c’est parce qu’ils ont eu la liberté de faire des choses. On pouvait proposer une émission à Alain De Greef et Pierre Lescure. Et s'ils disaient oui, on la faisait la semaine d'après. On changeait la grille, on avait beaucoup de liberté. Et il n'y avait pas d'études, il n'y avait pas de marketing. Les DRH ne s'occupaient que de faire des contrats, ils ne disaient pas ‘Il faut engager ou pas engager celui-là’. C'était une effervescence vraiment très jubilatoire et créative."
Quels sont les projets de Michel Denisot ? "Après [cette interview] je vais faire une autre émission. Et puis j'ai d'autres projets : je vais enchaîner sur un autre livre. Je m'intéresse beaucoup au documentaire, le documentaire est une des choses que je pense avoir fait le mieux dans ma vie. Il y a deux ans, sur la famille Rassam-Berri, qui a été sélectionné à Cannes. C’était une grande satisfaction pour moi, ça a eu beaucoup de succès là-bas. Et donc j'ai pris goût aux documentaires. Je vais enchaîner sur des documentaires."/
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