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Nolween de Fustec : "L'OMS se trouve coincée entre deux rivaux géopolitiques"

La réalisatrice Nolween de Fustec était l'invitée de Patrick Roger et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 24 mars 2025 dans "Le 10h - midi".

Nolween de Fustec
Nolween de Fustec, invitée de Patrick Roger et Gilles Ganzmann dans "Le 10h - midi".

Le vendredi 30 mars 2025, France 5 diffuse l'enquête de Nolween de Fustec "Le monde en face : Covid, le secret des origines".

Nolween de Fustec : "L'OMS doit absolument continuer à maintenir un lien avec la Chine, parce que c'est en Chine que se trouve la réponse"

Le virus dont était porteur le pangolin n'était similaire qu'à 90% au SARS-CoV2, pourquoi la piste du pangolin était-elle alors privilégiée pendant longtemps ? "Les scientifiques chinois ont sorti cette étude qui, au final, s'est avérée fausse. Ça a été repris par tous les scientifiques, notamment aux États-Unis, parce que dans un premier temps cela arrangeait absolument tout le monde à la fois au niveau scientifique que politique qui encourageaient cette piste parce qu'elle est probable. Ce sujet-là, qui était un sujet scientifique au départ, a été complètement politisé. Et donc, très, très vite, il y a eu des récupérations politiques au sein de l'OMS", a raconté Nolween de Fustec.

De quelles récupérations politiques peut-il s'agit ? "Il faut savoir que l'OMS n'est pas un organisme indépendant. C'est ce que dit Peter Ben Embarek [chef du service de la sécurité alimentaire et des zoonoses à l'OMS] : 'À l'OMS, on n'est pas indépendants, on n'est pas neutres. On représente des États, des États membres de l'OMS. Et donc, il se trouve que dans les États membres, il y a les États-Unis et la Chine qui sont des grandes puissances. Et l'une et l'autre se renvoient la balle de l'origine du Covid. Donc, l'OMS se trouve coincée entre deux rivaux géopolitiques et doit absolument continuer à maintenir un lien avec la Chine, parce que c'est en Chine que se trouve la réponse. C'est eux qui ont les données qui sont scientifiquement utiles pour le monde entier. On ne peut pas se couper de la Chine : il y a de très bons scientifiques en Chine, on a besoin d'avoir accès à eux'. Mais ce que montre l'enquête, c'est que à force de faire des compromis pour avoir des données, on en vient à publier des résultats qui sont le résultat d'un compromis politique."

"Pour les diplomates, vu la puissance de la Chine, il vaut mieux qu'elle soit notre alliée"

Sur quoi s'appuient ceux qui promeuvent la piste de l'échapée du virus du laboratoire de Wuhan ? "Au moment où l'ONG américaine et l'Institut de virologie de Wihan s'associent, il y a des recherches qui font grand bruit dans le monde de la virologie, des recherches qu'on appelle 'de gain de fonction' qui commencent à se développer, notamment aux États-Unis. Pour cette science partisane d'une prise de risque pour aller toujours plus loin dans l'anticipation des pandémies pour peut-être empêcher la prochaine, il s'agit de prendre des virus qui sont dans la nature et les faire muter en laboratoire pour les rendre plus contagieux aux humains. Pour quoi faire ? Pour prédire quel virus naturellement franchira la barrière des espèces, et donc pouvoir anticiper des traitements et des vaccins, en espérant que la prochaine pandémie fera moins de victimes", a raconté Nolween de Fustec.

Dans son documentaire, Nolween de Fustec touche aussi un mot de la prise de position d'Yves Lévy, le directeur de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), au sujet du laboratoire virologique de Wuhan, dont la France avait fourni les équipements en 2003-2004. "Je dirais qu'il y avait deux camps au sein de l'État français. Deux camps opposés avec des visions très différentes. Yves Lévy représente le camp de ceux qui défendent la sécurité nationale et qui ne veut pas prendre de risque que la France se retrouve un jour peut-être impliquée, ou en tout cas partage une responsabilité, dans un possible accident. C'est ce qu'il dit dans sa note. Il ne veut pas prendre ce risque avec une société qui n'est pas une société démocratique, qui n'est pas une société transparente et dont les valeurs sont quand même opposés aux nôtres. Et de l'autre côté, il y a les diplomates et les scientifiques. Les scientifiques ont cette idée comme quoi la science n'a pas de frontières, on est tous collègues. Et pour les diplomates, c'est l'idée que, vu la puissance de la Chine, il vaut mieux qu'elle soit notre alliée plutôt que notre adversaire. Donc, de la traiter comme telle en lui offrant ce cadeau, ça permettrait de garder la Chine de notre côté."

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Patrick Roger.

Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.

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