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Olivier Dauvers : "Il faut aider les consommateurs à savoir ce qu’ils achètent"

Par Jean-Baptiste Giraud

Olivier Dauvers, journaliste et éditeur, spécialiste de la consommation, était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 27 juin 2024 dans "Le 10h - midi".

Olivier Dauvers
Olivier Dauvers, invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le 27 juin 2024 à 21 heures, M6 diffuse "Capital – spéciale élection : pouvoir d’achat, salaires, retraites : ce qui vous attend", une émission spéciale présentée par Julien Courbet avec la participation d’Olivier Dauvers.

Olivier Dauvers : "Notre propre ‘vouloir d’achat’ ne cesse de progresser"

Olivier Dauvers rappelle que le pouvoir d’achat est le sujet numéro un dans ces élections législatives. "7 Français sur 10 considèrent que c’est leur première source d’inquiétude. Et le deuxième chiffre, c’est un petit peu moins : 65% des Français disent que leur pouvoir d’achat a baissé. Cela veut dire qu’on est inquiet sur le sujet du pouvoir d’achat en général, et on est inquiet sur son pouvoir d’achat. Donc oui, c’est vraiment le sujet principal. C’est pour ça que les débats en ce moment tournent beaucoup autour du pouvoir d’achat, que ce soit les salaires ou les prix."

On parle beaucoup d’inflation et des prix qui augmentent. Pourquoi s’inquiéter à ce sujet est légitime jusqu’à un certain point seulement ? "Chacun d’entre nous veut toujours plus : et le dernier smartphone, et aller en vacances, et aller au cinéma, au resto… Donc, avant de parler de pouvoir d’achat, soyons lucides sur notre propre ‘vouloir d’achat’ ne cesse de progresser. Il y a donc un écart entre les deux qui se creuse. On va prendre le cas de l’alimentation : depuis deux ans, l’alimentation a vu son prix progresser d’à peu près 20-25%. Dans le même temps, les salaires n’ont progressé qu’au niveau de l’inflation générale, c’est-à-dire 12%. Donc, oui, 12% de progression sur le SMIC, mais 25% de hausse sur l’alimentation. On peut donc dire que les smicards ont perdu en pouvoir d’achat alimentaire. Et pour eux c’est la double peine, car l’alimentaire, chez eux, [en pourcentage] prend plus de leur budget, plus que chez les personnes aisées", a expliqué Olivier Dauvers.

"Si les consommateurs savaient mieux ce qu’ils achètent, ils achèteraient différemment"

Il s’agit d’un numéro spécial de "Capital". En quoi est-il particulier ? "La particularité de ce numéro est qu’on va passer en revue les programmes des trois blocs. On va les passer en revue par le prisme des familles qu’on est allées voir et qui nous ont ouvert leurs comptes, qui nous ont ouvert leurs vies. Et on va voir avec elles ce que ça voudrait dire si c’est tel ou tel programme qui l’emporterait, ce que ça changerait concrètement pour elles. C’est ça, l’originalité de ce Capital. Pour ensuite aider les gens à décider ‘où est-ce que je vote ?’. On va participer à éclairer le débat, avec des conséquences dans le budget, dans la vie", a répondu Olivier Dauvers.

"Je me bats pour donner de la transparence aux consommateurs, pour qu’ils sachent ce qu’ils achètent. Notre consommation est sous influence, c’est normal, ça s’appelle le marketing. Mais on ne nous dit pas tout. Par exemple, quand j’achète dans mon supermarché un plat cuisiné (un poulet à la provençale ou que sais-je encore), qu’on me met un petit drapeau bleu-blanc-rouge et qu’on me dit ‘poulet origine Union européenne’, ça ne me va pas. Parce qu’on ne me dit pas tout sur le produit qu’on achète. Je pense donc qu’il faut aider les consommateurs à savoir ce qu’ils achètent. Parce que si on fait un choix plus éclairé, c’est comme un vote : chacun fait un choix éclairé. Dès lors que l’on sait, on peut donner du pouvoir à son geste. Il y a des consommateurs qui, s’ils savaient mieux ce qu’ils achètent, achèteraient différemment", a poursuivi Olivier Dauvers.

Les premiers prix ont-ils une vraie qualité à acheter, ou bien donne-t-on aux pauvres ce dont les riches ne veulent pas ? "Les premiers prix ont vraiment ratiboisé jusque dans les cahiers des charges, jusque dans les recettes pour baisser le prix. En revanche, les marques de distributeurs… ce n’est pas par le cahier des charges ou la recette, c’est déjà en éliminant tous les coûts de marketing, qui ne changent rien dans votre boîte de conserve. Alors que dans le premier prix, ça change : vous allez avoir des ingrédients moins nobles."

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.

Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.

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