Pascal Bataille publie un livre : "Petit Traité du silence à l'usage des gens bruyants" (Éditions Guy Trédaniel).
Pascal Bataille : "Le bruit nous empêche de réfléchir et de prendre du recul"
"C'est un sujet qui me préoccupe depuis longtemps. Et puis, j'ai traversé une période récemment qui m'a permis de prendre du temps pour écrire cet ouvrage. Dans la même collection il y a un petit traité sur la lenteur. Et pourquoi pas le silence ? Il me concerne doublement puisque j'en suis privé depuis des années par des acouphènes, comme malheureusement beaucoup de gens. Et comme j'ai fait de longues études de philo et que j'ai toujours aimé travailler ce domaine, lire beaucoup de philo depuis des années, j'avais envie de réfléchir sur le silence", a expliqué Pascal Bataille.
"Je pense que dans la société et dans nos modes de vie aujourd'hui, on en est totalement privés, on est frustrés même, le silence nous angoisse. Aujourd'hui on est dans cette injonction d'immédiateté, de bruit permanent. Et ça finit par nous empêcher de réfléchir et de prendre du recul. Le son, c'est pas mauvais en soi. L'information est très vertueuse en elle-même. Mais c'est le problème de la façon dont on l'utilise. De même que le silence, il faut savoir le rompre aussi."
"Il faut aussi savoir faire résonner le silence"
Pascal Bataille rappelle que le silence permet de se ressourcer, de se soigner, de contempler. "On a un peu perdu le goût du silence. On a tous vraiment de bénéfice à aller chercher, à recréer le silence chez nous, dans nos discussions, à savoir écouter. Le silence permet d'apprendre, parce qu'on n'apprend pas dans le bruit. Ça permet de se ressourcer, ça permet de se soigner, ça permet aussi de contempler. Et puis, la lecture : on lit dans le silence. et c'est un plaisir infini. Mozart disait : 'La musique n'est pas dans les notes, mais dans les silences entre les notes'. Donc voilà : même quand on écoute de la musique, il faut savoir écouter le silence."
"Le silence fait peur, le silence angoisse, on chasse le silence partout. Et moi-même, je prends moi-même comme premier exemple : combien d'entre nous avons l'habitude, quand on rentre chez nous, d'allumer une radio, une télévision, une enceinte connectée etc. Il ne s'agit pas non plus de supprimer tout ça, mais mais peut-être de se libérer de ce réflexe et de savoir aussi faire résonner le silence", a poursuivi Pascal Bataille.
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