Le numéro de mars 2025 de 60 millions de consommateurs (en kiosques depuis le 27 février 2025 et sur www.60millions-mag.com) est dédié au classement des hypermarchés : "Qui est le moins cher ? Qui a les meilleurs produits de marque de distributeur (MDD) ?".
Patricia Chairopoulos : "Certaines enseignes ont des mauvais Nutri-Scores sur l'ensemble de leur offre alimentaire en MDD"
Tout d’abord qu’est-ce qu’une MDD ? "C'est une marque propre fabriquée par une enseigne. Cela veut dire que ces produits sont fabriqués dans une usine, soit qui appartient à l'enseigne, ou un industriel, selon un cahier des charges qui est défini par cette enseigne. Cela peut être fabriqué par les mêmes usines que celles qui fabriquent les marques nationales. Simplement, c'est des cahiers des charges qui vont être un peu différents. Mais globalement, entre un produit de marque de distributeur et un produit de marque nationale, ça se ressemble énormément", a expliqué Patricia Chairopoulos.
Comme l’explique Patricia Chairopoulos, certaines MDD s’avèrent meilleures que d’autres. "On s'est appuyés sur la base de données Open Food Facts, une base de données collaborative qui fournit tous les produits alimentaires scannés en magasin. Et puis, certaines enseignes donnent aussi leurs données, les compositions des produits, etc. Donc, on a pris sur des milliers de produits de chaque enseigne, on a regardé les Nutri-Scores, les proportions des bons et mauvais Nutri-Scores, et on a aussi regardé la présence de certains additifs problématiques. Certaines enseignes s'en sortent plutôt bien, au sens qu'elles proposent un peu plus de produits avec des Nutri-Scores 'A' et 'B', alors que d'autres enseignes, en revanche, ont plutôt des mauvais Nutri-Scores sur l'ensemble de leur offre alimentaire."
Lionel Maugain : "Un produit de MDD, c'est entre 20% et 30% moins cher"
Les produits de ces marques sont-ils moins bons ? "Il y a des différences entre les enseignes. Prenons la barquette aux fraises. C'est un très bon exemple. On a comparé entre six enseignes : on voit qu'entre Auchan, Leclerc, Intermarché, U, Lidl, on voit de grosses différences, notamment au niveau de la proportion de purée de fraises. Certaines enseignes mettent 27 g de fraises dans un gâteau, et d'autres mettent 5 g. Cinq fois moins ! Et qui dit moins de fraises dit aussi plus additifs, plus de sucre. Donc, on voit que sur un même produit, qui se ressemble beaucoup d'une enseigne à l'autre, on a un produit différent dans la qualité. Sur des produits très transformés comme les plats préparés, par exemple, il y a des marges à se faire ou pas sur la qualité des matières premières. C’est surtout sur ces produits ultra-transformés que ça peut se jouer", a fait savoir Patricia Chairopoulos.
Peu de consommateurs le savent, mais les prix des produits de MDD ont beaucoup augmenté. "Ils restent moins chers, même si on a constaté que les produits de marques de distributeurs ont augmenté plus vite que les grandes marques. C'est assez cocasse quand on sait les lamentations des distributeurs qu'on entend actuellement par rapport aux industriels. Les distributeurs ont augmenté plus fortement leurs produits que les grandes marques. En même temps, avec l’inflation, les gens se sont rabattus en grande partie sur la marque de distributeur. Figurez-vous qu’un produit sur deux dans les chariots, c'est une MDD", a fait savoir Lionel Maugain.
Les Français aiment malgré tout les MDD… mais pas autant que nos voisins. "Ça dépend des produits, mais en gros, c'est entre 20% et 30% moins cher. Pour le supermarché, il y a une marge brute de 20% à 30% aussi. Force est de constater que les Français restent très attachés aux grandes marques. Cependant, il faut savoir que dans les pays environnants, les MDD ont pris beaucoup plus d'importance : en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en Italie, c’est plus d’un produit sur deux. En France, on reste très attachés à nos marques quand même", a raconté Lionel Maugain.
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