C'est un témoignage très fort sur l'épreuve de la maladie, en l'occurence, le cancer, que Patrick Chêne livre dans son livre Le stade 2 - plaidoyer pour l'hôpital public qui vient de paraître chez Plon. Un témoignage destiné à faire comprendre aux Français, à ceux qui sont malades, à leurs proches, l'importance, d'abord de la prise de conscience dès les premiers instants, du combat qu'il va falloir mener : "La maladie, c'est une saloperie. il faut vraiment se mettre ça dans la tête. Au moment des voeux, on se dit 'surtout la santé', mais c'est vrai : 15 kilos de moins, vous êtes chauve quand vous vous regardez dans la glace, vous n'êtes plus le même, vous n'êtes plus la même personne, vous n'avez plus les mêmes relations avec les gens."
"Avec la maladie, on n'est plus le même homme, on est diminué"
"Lorsque le médecin me dit, me parlant de mon cancer, que c'est beaucoup plus grave que ce qu'il pensait, je fais le malin. Je me dis, j'ai eu quatre vies ou cinq vies, j'ai une femme jeune et belle qui peut refaire sa vie, j'ai des enfants qui sont grands, et je me dis que je peux partir, je n'ai pas peur de la mort. Et puis, j'ai eu un déclic : j'ai pensé à ma fille, Manon, qui avait six ans, et je me suis dit 'on n'a pas le droit de perdre son papa à six ans'. Cela a duré vingt minutes. Ces vingt minutes ont existé, et cela a été très très fort. Mais quand Manon est apparue dans ma tête, je me suis dit que je n'avais pas le droit de l'abandonner, et j'ai décidé de me battre".
Question de moral, donc ? Pas seulement estime Patrick Chêne : "Je dirais plus qu'il faut avoir de l'énergie pour se battre contre la maladie, ce qui compte beaucoup, mon médecin me l'a confirmé : pour pouvoir se battre, il faut être libéré des autres contingences, des autres emmerdements. Le fait d'être encadré, d'être dans un hôpital de qualité, vous avez l'impression d'être la personne la plus importante de l'étage, cela compte beaucoup."
Patrick Chêne : "pour pouvoir se battre, il faut être libéré des autres contingences, des autres emmerdements"
Moi, je pense souvent aux gens qui vivent à cinq dans un F3 en banlieue parisienne. Et là, quand vous êtes malade, c'est pas pareil. Vous subissez tout un tas de choses, qui vont moins vous permettre de vous battre contre la maladie".
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