Patrick Mahé est venu évoquer le grand dossier que Paris Match consacre aux derniers jours des frères Bogdanoff, décédés à six jours d’intervalle.
Patrick Mahé : "On a choisi des photos de différentes époques pour montrer l’évolution physique des Bogdanoff"
"François Delabarre était au fait de la maladie des Bogdanoff, il les fréquentait, il avait fait un peu d’alpinisme avec Igor. Le 11 ou 12 décembre 2021, Véronique, la sœur des deux jumeaux, apportait à Igor le manuscrit de son nouveau livre. Très peu après, Grichka était hospitalisé. Le lendemain, il a convaincu Igor à venir le rejoindre à l’hôpital. Ils étaient à deux chambres d’écart. À un moment, Grichka a fait savoir qu’il avait un plateau repas qu’il n’aimait pas, et Igor a dit : 'je te fais porter le mien'. Trop tard, Grichka était déjà entubé. Grichka est parti le 28 décembre, et Igor 6 jours plus tard.
Ils essayaient de cultiver l’immortalité, un peu comme des mutants qu’ils sont devenus. Pour ce dossier intitulé ‘Adieu aux Bogdanoff’, on a choisi des photos de différentes époques pour montrer leur évolution physique", a raconté Patrick Mahé.
[#SudRadio]📚@mahe_patrick, directeur de @ParisMatch
🗣"On a un récit très touchant sur les derniers jours d' Igor et Grichka #Bogdanoff dans Paris Match. Ils étaient à deux chambres d'écart et ils communiquaient tout le temps entre eux"
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— Sud Radio (@SudRadio) January 6, 2022
"Il y a des trésors qui sont dans notre coffre depuis des années"
Est-ce difficile de trouver la Une d’un numéro ? "C’est une obsession permanente. Dès qu’un numéro est bouclé le mardi à 13 heures, la question de 13h01, c’est : 'quelle couverture pour la semaine prochaine ?'", a répondu Patrick Mahé.
La rédaction de Paris Match, garde-t-elle des photos qu’elle avait choisi de ne pas publier ? "Il y a des trésors qui sont dans notre coffre depuis des années. Cela peut être des victimes d’accidents, donc les photos ne sont pas publiables. Il y en a d’autres qu’il a fallu bloquer afin que d’autres ne s’en emparent ou ne les exploitent mal. On n’y va pas non plus quand un élément d’information est contestable, quand il peut porter préjudice… il y a une réflexion. Ou encore quand c’est du voyeurisme pur."
Qui décide de quelle photo ira sur la couverture du magazine ? "Je m’appuie sur Guillaume Clavières, le directeur adjoint de la photo, sur Caroline Mangez, qui est la directrice de la rédaction, et qui a 30 ans de maison et sait de quoi elle parle. Le directeur artistique, Cyril Clément, nous propose plusieurs projets de couverture. Et forcément, dans ma fonction, j’ai le 'final cut'", a répondu Patrick Mahé.
"Le web, ce n’est pas la Ligue 2 de l’information"
Comment Paris Match concilie-t-il la survie de sa version papier avec son développement sur le web ? "Le print durera, grâce à l’exploitation de sujets photographiques en particulier. Le numérique va se développer parallèlement à condition de le nourrir également de bons sujets. Le web, ce n’est pas la Ligue 2 de l’information, au contraire, c’est un équilibre à trouver. Sur le web, c’est de l’instantané. Un instantané qui risque de ne pas connaître une bonne évolution dans la semaine doit passer sur le web, avec la même priorité. Et peut-être créer le même buzz qu’un article peut susciter dans le print", a expliqué Patrick Mahé.
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