Pour en parler, Patrick Poivre d'Arvor a été l’invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 8 juillet 2020 dans "Le 10h - midi".
"Il y a des lieux qui sont très inspirés"
"Cela fait 10 ans que cette émission existe. Les deux premières années on faisait uniquement des maisons d’écrivains, puis on a élargi à d’autres artistes : chanteurs, peintres… Cet été il y aura 11 épisodes : on ira dans les maisons de Rubens, Nino Ferrer, Juan Miró, Danielle Darrieux, Guy de Maupassant et Marie-José Nat", a raconté Patrick Poivre d'Arvor.
"Généralement les gens sont sympas à notre égard parce que depuis dix ans, ils voient le travail qu’on fait. On raconte, grâce à la maison, l’itinéraire de la création. On comprend mieux les personnes qui ont habité cette maison." Parfois pour cette émission Patrick Poivre d'Arvor mobilise son réseau personnel. "J’ai bien connu Danielle Darrieux et Marie-José Nat", confie-t-il.
À la question de savoir s’il lui est arrivé de visiter des maisons hantées, Patrick Poivre d'Arvor a répondu : "souvent je fais des pré-repérages. Je suis allé dans la maison de Stéphane Mallarmé, dans la maison de Jean-Jacques Rousseau. J’ai senti la présence de Mallarmé, j’ai senti la présence de Rousseau. Il y a des lieux qui sont très inspirés.
Il y a beaucoup d’artistes qui choisissent le sud. Pas obligatoirement parce que c’est leurs racines, mais parce qu’ils ont besoin de soleil. C’est pour ça qu’on tourne beaucoup dans le sud de la France. Et puis on essaie d’aller un peu à l’étranger : Hemingway en Floride, Rubens aux Pays-Bas, Miró en Espagne… Il faut qu’il y ait aussi des femmes. Donc on essaie de faire un mix". Quant aux perspectives d’exporter le format à l’étranger, Patrick Poivre d'Arvor a déclaré : "on est en discussion avec un certain nombre de producteurs étrangers qui souhaitent le faire à leur tour. Le problème est qu’on a des archives qui coûtent assez cher".
"Dans un prochain livre je raconterai la Bretagne telle que je l’aime"
Patrick Poivre d'Arvor lit-il toujours autant ? "Oui. D’abord parce que je reçois un auteur par jour. Et puis parce que c’est ma passion, c’est ce qui m’a fondé, c’est ce qui m’a permis d’être ce que je suis. Et ça m’aide aussi à écrire, parce que j’écris beaucoup. Juste avant le confinement j’ai sorti un livre chez Grasset, qui s’appelle 'L’Ambitieux'. C’est un peu un livre mort-né. Il a été très bien reçu quand il est sorti, il a pris l’air pendant une semaine, et puis le confinement est arrivé. Mais bon, je me dis que ce livre existe, même s’il n’a pas eu toute sa chance. Et puis j’ai peaufiné un livre sur la Bretagne. Ça va s’appeler 'La Bretagne au cœur', c’est très personnel. J’y raconte la Bretagne telle que je l’aime."
"Tout est nivelé, un peu trop formaté"
Et les médias d’aujourd’hui ? "Je ne peux pas dire que ça me plaise. Il y a parfois la dictature d’une actualité imposée. On va la creuser à fond, et puis on va passer à autre chose en oubliant qu’il y a eu des choses avant. Évidemment, il vaut mieux trop d’info que pas d’info. Mais là, cet amoncellement d’informations me gêne un petit peu.
Paradoxalement, plus on a eu de sources d’information, moins on a eu de liberté. Ce n’est pas non plus le pays de la censure, mais simplement, tout se ressemble, tout est nivelé, un peu trop formaté. Je suis heureux d’avoir vécu la période que j’ai vécue. Ça, c’est vrai. Je trouve cela vraiment regrettable. Je pense qu’il faut qu’il y ait un sursaut des journalistes, pour faire vivre ce métier et non seulement courir après les réseaux sociaux.
Avant il y avait aussi une diversité, on devenait journaliste après avoir fait autre chose dans la vie. Aujourd’hui ils viennent tous des mêmes formations. Et puis, sur Sud Radio il y a des gens qui appellent, qui ont des accents, qui ont une histoire. Aujourd’hui il n’y a plus d’accents à la télé, tout le monde se ressemble."
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Retrouvez l'invité média de Valérie Expert et Gilles Ganzmann du lundi au vendredi à partir de 10h00 sur Sud Radio dans "Le 10h - midi".
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