Patrick Sébastien publie un livre : Le Carnaval des ambitieux (Éditions Xo).
Patrick Sébastien : "Est-ce qu’on est maîtres de notre destin, ou est-ce le destin qui est maître de nous ?"
Pourquoi parler de l’ambition ? "Je trouvais ça intéressant de faire une sorte de petit traité philosophique sur l’ambition. Cela nous touche tous. Et j’ai croisé des gens dont j’ai essayé de décrypter l’ambition : ceux qui y sont arrivés, ceux qui sont tombés en route, ce que cela coûte… Moi, je fais partie des gens qui pensent que tout est pré-écrit. Par exemple, la date de naissance d’Hanouna, c’est aussi l’anniversaire de la mort de Bourvil. C’est des synchronicités, des correspondances de dates. La vraie question, c’est : est-ce qu’on est maîtres de notre destin, ou est-ce le destin qui est maître de nous ? L’avantage que ça a, c’est qu’on se met beaucoup moins en colère contre l’inéluctable : quand il y a un deuil, une maladie… on se dit : tout ce qui m’est arrivé, c’est écrit comme ça, on culpabilise moins, on accepte plus facilement", a déclaré Patrick Sébastien.
Est-ce chiant d’entendre qu’on a 71 ans ? "Bien sûr que c’est chiant ! Quand on me dit que j’ai 70 ans, j’ai l’impression qu’on parle de quelqu’un d’autre. Mais j’ai mes compensations : chaque été je fais mes spectacles avec un DJ et quatre danseuses, ou bien avec un orchestre. Et on va en refaire l’été prochain. Et ce qui me bluffe, c’est que j’ai un public de mômes de 16-25 ans qui connaissent mes chansons par cœur, pour qui je suis patoche", a répondu Patrick Sébastien.
"Si demain Gérard Depardieu est condamné en justice, je serai le premier à dire ‘bravo’"
Que pense Patrick Sébastien du procès Gérard Depardieu ? "Je ne prends pas sa défense. Mais il y a une chose qui me choque énormément : on est passés de la présomption d’innocence à la présomption de culpabilité. Aujourd’hui, il n’y plus de présomptions d’innocence, il y a des présomptions de culpabilité. Jusque-là, Gérard n’a été condamné à rien. Et on a interdit ses films. Si demain il est condamné en justice, je serai le premier à cautionner ça, à dire ‘bravo’. Mais ce qui me gêne vraiment dans ce truc, c’est la disproportion, c’est le ‘deux poids, deux mesures’. Sans citer de noms, il y a des gens qui ont été condamnés en justice et qui continuent à faire de la radio et de la télé. Gérard, pour l’instant, il n’a été condamné à rien. Peut-être qu’il est effectivement coupable de ces choses-là. Personnellement, j’ai trois codes de base dans mes relations : la liberté, le respect et le consentement. J’ai jamais dérogé à ça. Je l’ai aussi écrit noir sur blanc dans mon bouquin : '#MeToo, c’est une des plus belles avancées humanistes de ce siècle'. Il fallait que ça arrive, et c’est très bien."
Pourquoi Patrick Sébastien ne fait-il pas partie des Enfoirés ? "J’ai fait Les Enfoirés une fois. À la sortie du concert, quelqu’un vient me voir en me disant : 'Tu viens au banquet ?'. Je viens chanter pour des gens qui ont faim, pour aller au banquet après ? Je vais me payer un resto à côté. Et il y a plein de mecs qui sont partis des Enfoirés pour ça. Je pense qu’aujourd’hui, Michel ne serait pas content de voir que ça existe encore. Parce que ça ne devrait pas exister."
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