Paul El Kharrat et Sophie El Kharrat publient un livre : Atypiques ! (Éditions Harper Collins).
Paul El Kharrat : "Ce livre permet une meilleure appréciation et acceptation de la différence d'ordre neurologique, qui est l'autisme"
Qu'est-ce qui a poussé Paul El Kharrat et Sophie El Kharrat à écrire ce livre ? "C'était une demande qui avait été faite expressément par un nombre assez conséquent de familles. Nous avons décidé conjointement, avec un plaisir non dissimulé, de rédiger ce livre et de faire participer en tout premier lieu ma mère. Parce qu'elle reçoit beaucoup de courriers de demandes. Et c'est ce qu'on pouvait faire de mieux pour les aiguiller, les éclairer. Et c'est ce qu'on a fait, même si évidemment le spectre est extrêmement large et que tout le monde ne se reconnaît pas entièrement dans le livre. En tout cas, beaucoup de monde y trouve leur compte et permet justement une meilleure appréciation et acceptation de la différence d'ordre neurologique, qui est l'autisme. Donc, il était louable de par ma position de rédiger sur le sujet", a répondu Paul El Kharrat.
Quand Paul El Kharrat avait 9-10 ans, se sentait-il déjà un enfant différent ? "Quand j'ai 9-10 ans, je suis quelqu'un de très curieux, quelqu'un qui s'intéresse à beaucoup de choses, qui aime bien attirer l'attention, qui aime bien amuser la galerie. Mais de là à me considérer neurologiquement comme singulier, à part entière, non, je ne pense pas que j'avais ces considérations-là à cet âge", a répondu Paul El Kharrat.
Sophie El Kharrat : "Les autistes ont longtemps été mis avec des malades psychiatriques"
Comme le raconte Sophie El Kharrat, le regard du monde médical sur l'autisme a changé radicalement depuis l'enfance de Paul El Kharrat. "Ça a longtemps été ce qu'on appelait le syndrome de la mère froide, c'est-à-dire la mère qui n'est pas affectueuse, qui n'est pas chaleureuse, et qui va créer le problème. Mais on sait aujourd'hui que c'est une structuration neurologique du cerveau qui est complètement différente, qui fait qu'ils appréhendent le monde d'une façon complètement différente. Ça fait sourire. Mais longtemps, ça a été le sujet de la mère, et longtemps ils ont été mis avec des malades psychiatriques. Et donc, ils ont subi des traitements médicaux complètement inappropriés. Parce que c'est pas en prenant des médicaments qu'on changera le système neurologique de quelqu'un. Aujourd'hui, Dieu merci, on est sortis de ça."
Selon Sophie El Kharrat, la participation de son fils au jeu télévisé a été déterminante pour lui. "Ce qui l'a sauvé, c'est clairement le jeu. Toutes ces années, il a accumulé de la connaissance en lisant, en écoutant des choses, etc. Et pendant toutes ces années, dans le système scolaire, on lui a dit : 'Bon, tu sais beaucoup de choses hein, c'est bien, mais c'est pas ça qu'on te demande. On te demande de savoir quelques trucs et de savoir organiser ta pensée, de savoir rédiger, analyser, construire des devoirs, etc.' Donc, il n'a pas du tout été valorisé sur ses connaissances brutes. Et d'un coup, d'un seul, dans l'émission, on l'admirait parce qu'il avait cette connaissance phénoménale. Et du coup, ça a changé : il est sorti de 'je sais plein de trucs, mais ça ne sert à rien'. Et ça, ça a été miraculeux".
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