L’omerta dans le milieu du sport, un fléau dénoncé mais peu relayé. De nombreuses agressions sexuelles ou affaires de pédophilie dans le milieu du sport ont en effet été révélées ces dernières années, mais ces dossiers restent souvent derrière les portes des vestiaires.
À l’occasion d’un reportage exceptionnel diffusé ce soir sur France 2 dans l’émission Envoyé Spécial, intitulé "Silence dans les vestiaires", Pierre-Maël Tisnes recevait Sébastien Boueilh, ancien rugbyman professionnel, victime d’un pédophile dans son club de sport, et désormais président de l’association "Colosses aux pieds d’argile".
Sébastien Boueilh est revenu sur son passé, marqué par ces agressions alors qu’il avait entre douze et seize ans : "Pour mon affaire personnelle, j’étais parti pour mourir avec ce secret, puisque je pensais être tout seul, j’avais honte. Pendant des années il (son coach, NDLR) m’a dit que j’étais homosexuel, il verrouillait ma parole avec ça. Ensuite, j’ai parlé avec un copain, je n’étais plus tout seul, je n’étais plus la seule victime, à deux on est plus forts. Et au final, on était trois copains d’enfance à être tout le temps ensemble sans savoir qu’on était victime du même prédateur. […] C’est le procès qui a suivi qui m’a fait réfléchir à comment aider les autres victimes et surtout les enfants, c’est de là qu’est parti l’idée de l’association (Colosses aux pieds d’argile)" .
Rémy Pernelet, journaliste médias chez Sud Radio, a alors demandé s’il y avait d’autres sportifs à avoir eu affaire à des pédophiles durant l’enfance, ce à quoi l’ancien rugbyman a répondu "Oui. Mais on respecte les victimes donc tous les témoignages que l’on reçoit, si on n’a pas l’autorisation de la victime de divulguer l’identité, on ne le fait pas, ça fait partie de la confidentialité.", tout en ajoutant auparavant qu’il y a une prise de conscience bien qu’ "on a pas eu encore la grosse affaire comme dans le cinéma, comme dans la gymnastique aux États-Unis. Le jour où, en France, on aura le sportif de haut niveau, toujours en activité, qui parle, vous allez voir le chantier."
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