Comme l'explique Philippe Bailly, Médiamétrie fait évoluer sa méthodologie de mesure d'audience pour prendre en compte le visionnage de contenus télévisuels sur tous les écrans.
Philippe Bailly : "Les annonceurs valorisent moins les téléspectateurs âgés, mais cela changera"
Comment la télé s’est-elle portée en 2023 ? "Sur l’ensemble de l’audience de la télé, on observe une petite érosion qui continue : 7 ou 8 minutes de moins, soit 4% de moins. Mais surtout, cette mesure a été faite avant que n’entre en vigueur la nouvelle méthodologie de mesure d’audience, qui va prendre en compte ce qu’on peut regarder à domicile sur notre ordinateur, notre tablette ou notre smartphone.
📺 Les chaines ne regardent plus que l'audience ménagères plutôt que l'audience globale ?
🗣️ @pbailly "Les publicitaires regardent les performances sur le jeune public. Les annonceurs restent dans un état d'esprit dans lequel ceux qui font des achats sont les plus jeunes."… pic.twitter.com/rs1GFn11QV
— Sud Radio (@SudRadio) December 19, 2023
Si on regarde le rapport de forces entre les groupes, c’est une bonne année pour le groupe TF1. Ceci, sur l’ensemble du public, mais surtout sur les jeunes adultes et la cible commerciale, les femmes responsables d’achats de moins de 50 ans." Pourtant, on ne cesse de répéter que la télé est un truc de vieux… "Les annonceurs les valorisent moins. Ils sont dans l’état d’esprit où ceux qui font des achats, ce sont plutôt les jeunes. Mais cela changera forcément parce que la population française vieillit, le curseur se déplacera forcément. La mission du service public, qui est financé à 80% par nos impôts, est de n’oublier personne, du plus jeune au plus âgé. Les entreprises privées (TF1, M6…), elles, sont obligées d’écouter ce que les marques recherchent", a expliqué Philippe Bailly.
Comment se porte le replay et procure-t-il des revenus publicitaires ? "Le replay pèse déjà 7 à 8% du volume total de la télé. On est sur des chiffres qui restent importants et qui le seront, à mon avis, encore plus quand on fera le bilan dans un an. Le volume de pub est moins important sur le replay. Mais c’est des pubs ciblées, donc c’est vendu plus cher", a répondu Philippe Bailly.
"En 2023, France 3 a payé le fait de ne pas avoir ‘Plus belle la vie’"
Les chaînes d’info peuvent-elles être fières de leurs performances en 2023 ? "Il y a une montée en puissance de Cnews et de LCI. On a vraiment deux promesses différentes : LCI a fait énormément sur l’international, notamment sur l’Ukraine, tandis que Cnews, c’est du débat. Franceinfo a des difficultés sur le traitement de l’actualité chaude et perd quelques plumes. BFM TV, quant à lui, a été pris en tenailles en 2023."
M6 : le vrai perdant de l'année ?
🗣️ @pbailly "Ils ont quelques formats puissants mais l'une des difficultés de la chaine c'est le fait de ne pas être assez fort sur de la fiction longue."
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Et que dire de M6 et de France 3 ? "L’une de difficultés de M6, et Nicolas de Tavernost le dit lui-même, est de ne pas être suffisamment fort en fiction, je veux dire la fiction longue (Caméra Café a longtemps été leur force.) Quant à France 3, ce qui est sûr, c’est qu’en 2023, France 3 a payé le fait de ne pas avoir ‘Plus belle la vie’, qui était vraiment son moteur sur un public plus jeune et des ménagères. Ça a participé aux difficultés de France 3. On saura le 8 janvier 2024, lorsque TF1 lancera la suite de ‘Plus belle la vie’ sur son antenne, si c’était une erreur ou pas. ‘Plus belle la vie’ a été arrêtée sur France 3 alors qu’il n’y avait pas de solution de remplacement, il n’y avait pas de programme aussi fort. France 3 est d’ailleurs historiquement la chaîne qui a le public le plus âgé, et l’arrêt de ‘Plus belle la vie’ a accéléré cette tendance."
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