Philippe Geluck est l’auteur du célèbre personnage de dessin animé Le Chat.
Philippe Geluck : "Dans ce musée, il y aura de larges espaces réservés aux grands dessinateurs"
Pourquoi Le Chat est-il gros ? Est-ce parce que c’est rigolo ? "Est-ce que les gros sont plus rigolos que les autres ? Il s’est arrondi avec le temps. Au départ, il était un peu mince, et puis j’ai trouvé que ça lui allait mieux de lui donner des formes. Il a un côté réconfortant, bon pépère, ce qui est traditionnel dans la commedia dell’arte", a expliqué Philippe Geluck.
Philippe Geluck envisage d’inaugurer en 2026 un Musée du Chat. La récente exposition de sculptures sur les Champs-Élysées avait d’ailleurs servi à récolter des fonds à cette fin. "Il y en a 26 qui ont été vendues. Et l’intégralité du bénéfice servira à financer le futur Musée du Chat et du dessin d’humour, que nous allons inaugurer à Bruxelles en 2026. C’est long, c’est compliqué… c’est à Bruxelles, donc c’est normal. Mais ça avance. Le bâtiment va être construit par la Région Bruxelles Capitale. Moi, je serai locataire et je dois apporter tout le financement pour le musée, d’où la vente des sculptures.
Philippe Geluck : "Lors d'une exposition, la Chahbanou, Farah Diba est venue vers moi, elle m’a fait la bise et elle m’a dit 'votre dessin trône dans mon salon, je le regarde tous les jours et je le montre à tous ceux qui me rendent visite'"https://t.co/wbNJXl4FU6 pic.twitter.com/an5IzTv410
— Sud Radio (@SudRadio) October 16, 2023
Dans ce musée, il y aura de larges espaces réservés aux grands dessinateurs, il y a de la programmation pour des années et des années. Il y aura aussi une section réservée au chat, l’animal dans la culture humaine depuis l’Égypte ancienne jusqu’à l’affiche publicitaire du 19ème siècle. Tous les six mois, il y aura un nouvel accrochage, de mes dessins notamment."
"Enfant, je voulais être clown"
Philippe Geluck a-t-il un chat dans la vie ? "J’en ai eu beaucoup dans la vie, mais aujourd’hui non. Celui-là m’occupe pas mal. Ce qui est formidable avec celui-là, c’est que, si on l’adopte, il n’y a pas de problèmes d’allergie parce qu’il n’a pas ses poils. Comme je le disais, Le Chat m’occupe dans ma vie professionnelle, mais pas entièrement puisqu’aujourd’hui je me partage entre dessin, peinture et sculpture. Mais avant ça, j’ai fait beaucoup de radio, de télé et de scène. Je me suis diverti dans un tas de métiers, et le retour au Chat a toujours été un plaisir. C’est comme retrouver un ami avec qui j’ai envie de passer du temps."
Quel métier Philippe Geluck voulait-il faire quand il était petit ? "Je voulais être clown, c’est un peu ça que je fais. Puis je voulais être archéologue. Et puis j’ai décidé de devenir comédien. Mais mon rêve était de vivre de mes dessins. Dès 10 ans, j’ai commencé à faire des dessins d’humour. Et à 16 ou 17 ans, j’ai publié mon premier dessin de manière rémunérée. Une revue improbable m’avait commandé un dessin sur un article, et j’ai fait ça. Et j’ai fait le calcul récemment : pour 5 dessins, j’avais gagné 12,50 euros."
Produits dérivés : "Le plastique jetable et le transport inutile, j’ai toujours refusé ça"
Est-ce vrai que n’importe qui peut apprendre à dessiner ? "Il y a des gens qui disent : ‘nous sommes tous artistes’. Je ne crois pas. Il y a des gens touchés par la grâce : certains ont l’oreille absolue, d’autres perçoivent l’humour… Quand on voit ce que Picasso a peint, il a dit : ‘j’ai mis 70 ans à arriver à peindre comme un enfant’. Le dessin est une faculté qui permet de transmettre par les yeux, le cerveau et la main une chose qu’on a vue et la reproduire. Tout le monde n’en est pas capable. C’est bizarre, mais c’est comme ça", a répondu Philippe Geluck.
Philippe Geluck : "Le Chat est traduit dans une quinzaine de langues. J’ai des lecteurs anglais, indiens ou américains qui se roulent par terre en lisant les aventures du Chat. En chinois, en grec ou en arabe, j'ai pas vraiment la main sur la traduction."https://t.co/wbNJXl4FU6 pic.twitter.com/85gqBSdJhZ
— Sud Radio (@SudRadio) October 16, 2023
Interrogé au sujet des produits dérivés du Chat, Philippe Geluck a raconté avoir refusé des cigarettes. "En règle générale, j’ai toujours refusé ce qui était fabriqué en Extrême-Orient. Je préfère ce qui est fabriqué en Europe. Je suis révolté par le plastique jetable et le transport inutile. Parce qu’on gagne 3 centimes de plus, on va aller faire ça à l’autre bout de la planète ? Non. Ça, j’ai toujours dit non. Mais de belles choses sont faites ici par des gens qui travaillent bien, c’est une manière de procurer des emplois. Les préservatifs, on a fait. Parce qu’à l’époque, on était le préservatif le moins cher du marché. Et de mettre Le Chat sur l’emballage… Vous savez, les jeunes ont de la pudeur à aller acheter des préservatifs. Et en mettant Le Chat, on en faisait une blague. Donc, si tu n’arrives pas à pécho ce soir, au moins la blague sur la boîte te fera rigoler."
Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.
Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.
Cliquez ici pour écouter le podcast de Philippe Geluck, le 16 octobre 2023