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Pierre : "Un salarié agricole qui va se démerder peut avoir un bon pouvoir d’achat"

Par Jean Baptiste Giraud

Pierre et Frédérique, producteurs d'armagnac qui se sont rencontrés grâce à l'émission "L'amour est dans le pré", étaient les invités de Christine Bouillot et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 1er mars 2024 dans "Sud Radio Média".

Pierre et Frédérique
Pierre et Frédérique, invités de Christine Bouillot et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Ils se sont rencontrés lors de la saison 7 de l’émission de M6 "L’amour est dans le pré", en 2012. Depuis, Pierre et Frédérique sont plus heureux que jamais. Le couple, qui a eu un enfant, n’est pas avare en déclarations sur les réseaux sociaux. Il y a quelques mois, c’est Pierre qui déclarait sa flamme à sa moitié sur Instagram en confiant : "La femme de ma vie, c'est Fred."

 

Frédérique : "Je trouve que le combat des agriculteurs est salutaire parce que c’est un combat d’anonymes"

Est-il difficile d’embaucher un salarié agricole ? "C’est un sujet évident, et on essaie de rendre le métier du salarié agricole attractif. Ils sont indispensables. On exploite depuis 200 ans des vignes dans la famille, et il me semble que le sort réservé à un ouvrier agricole dans les 1970, ce n’était pas formidable. Et je pense qu’on s’est endormis là-dessus. Aujourd’hui on essaie de recruter des gens jeunes, de les former. Aujourd’hui, un chauffeur-mécano agricole peut aspirer à 2.000 euros par mois. Dans nos campagnes, les loyers sont de 500-600 euros pour une maison. Donc, un salarié qui va se démerder peut avoir un bon pouvoir d’achat", a répondu Pierre.

Au plus fort des manifestations d’agriculteurs, Pierre et Frédérique ont mis en œuvre une communication décalée sur les réseaux sociaux. "On essaie de dédramatiser la situation, même si le contexte est difficile, on n’est pas épargnés. On a une communication décalée pour montrer qu’on est complices, qu’on reste conscients du sujet. On n’est pas en haut de notre montagne, on est au milieu. Je trouve que le combat des agriculteurs est salutaire parce que c’est un combat d’anonymes, de personnes qu’on ne voit pas. Et nous, on a préféré communiquer positivement tout en étant solidaires des agriculteurs qui ont bloqué les routes", a répondu Frédérique.

 

Pierre : "Il faut investir dans les compétences de l’agriculture"

La télévision donne-t-elle une vision misérabiliste des agriculteurs ? "Je pense qu’il y a aussi une télévision qui montre les terroirs, de beaux villages rustiques où il y a des personnes qui cuisinent des produits oubliés… Maintenant, des fois il y a un axe qui est abordé plutôt politiquement ou même syndicalement quand on parle de la détresse agricole, ce qui est dommage", estime Frédérique.

Quelles sont les idées reçues sur les agriculteurs que les médias véhiculent ? "L’idée que les agriculteurs n’ont pas de compétence de chef d’entreprise, qu’ils n’ont pas de compétences en communication. Et surtout, que ce sont des gens qui ne pensent jamais à partir. Il faut investir dans les compétences de l’agriculture. Et le célibat dans l’agriculture est réel", a répondu Pierre.

À quoi ressemble le quotidien d’un agriculteur ? "En période de traitement, du printemps au vendanges, c’est un homme qui va se lever quatre fois dans la nuit pour aller voir le pluviomètre, qui va regarder sa météo en permanence, qui va se lever à 4 heures du matin parce que l’après-midi il va pleuvoir ou il va y avoir du vent, ou il va faire trop chaud. Donc, pendant cinq mois on vit au rythme de ça. Après, il y a le stress des ventes de fin d’année, de début d’année, où il faut savoir combien on va nous payer notre raisin. Parce que le prix est fait sur une base prévisionnelle. Et puis des règles qui changent comme la girouette du vent. Donc, il y a beaucoup de précarité dans la projection financière annuelle", a raconté Frédérique.

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Christine Bouillot.

Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.

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