Christophe Jakubyszyn, directeur de rédaction des Echos, était l'invité média de Valérie Expert et Gilles Ganzmann pour aborder la nouvelle formule des Echos.
"Les Echos c'est une sorte de fabrique de l'info"
Les Echos viennent de créer le 18-20. "C'est gratuit", explique Christophe Jakubyszyn, "l'idée du 18-20 c'est de donner un rendez-vous, elle est disponible tout le temps mais entre 18h et 20h, quand vous ouvrez l'application es Echos, le 18-20 s'ouvre automatiquement. Il y a une quinzaine de contenus, vous avez 15 informations principales et vous cliquez sur celle qui vous intéresse."
Selon Christophe Jakubyszyn, cette formule est essentielle car "l'économie vous permet de plus en plus de comprendre le monde, toute l'actualité peut être décryptée à partir de l'économie." "22 ou 23 millions de Français sont salariés dans le privé donc tout ce qu'on raconte dans les Echos peut les concerner." Ainsi, dans Les Echos, "il y a beaucoup de papiers concernant l'épargne, l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée." L'enjeu des Echos est aussi "la conquête d'un nouveau public, d'un public plus jeune. La jeune génération est une génération des réseaux sociaux, il faut aller les chercher avec les codes de ces réseaux."
Christophe Jakubyszyn n'est "pas sûr que Donald Trump rende le pouvoir dans quatre ans"
Si les marchés financiers réagissent mal aux annonces de Donald Trump, Christophe Jakubyszyn n'en est pas surpris. A cause des droits de douane, les voitures vont par exemple être bien plus chères. "Ca va avoir un effet sur la consommation, et les marchés financiers n'aiment pas beaucoup quand la consommation diminue." "C'est pas dans l'intérêt de l'économie américaine, mais Donald Trump il s'en fout. Ce qui l'intéresse c'est ses intérêts à lui, au fond si vous voulez comprendre ce que fait Donald Trump, comprenez ses intérêts." Christophe Jakubyszyn n'est cependant "pas sûr qu'il rende le pouvoir dans quatre ans". Il pense que, à l'instar de Vladimir Poutine, il a "un certain goût pour des régimes autoritaires, de dictature." "Il a une forme de fascination et de respect pour le dictateur poutine parce que Donald Trump a envie de la même chose."
Selon Christophe Jakubyszyn, "Trump est une chance pour le journalisme" car "maintenant il y a les fake news des politiques." Or, "on peut faire confiance aux communautés de journalistes aux rédactions, pour aller enquêter, ne pas se fier aux communiqués de presse." Ainsi, aux Echos, "on est 200, on n'est pas toujours d'accord entre nous. Je crois beaucoup à l'addition des cerveaux pour faire émerger la vérité." Quant aux chaînes de télévision, l'ascension de CNEws montre que "l'information engagée plaît." Christophe Jakubyszyn pense donc que "BFM aurait intérêt à revenir à ses fondamentaux : priorité au direct."
"J'espère que pour septembre on sera prêts pour une offre week-end"
Pour l'année 2025, Les Echos sont face au chantier de l'offre week-end. "C'est le grand chantier 2025, qu'est-ce que mes lecteurs attendent pour la fin de semaine." L'abandon du print n'est pas à l'ordre du jour. "Il y a du kiosque, mais il y a les abonnés qui reçoivent le journal. La vente au numéro est assez marginale mais il y a les abonnements." Cependant, ce journal doit être de grande qualité, notamment sur le papier, "c'est notre avenue Montaigne le papier."
L'offre numérique des Echos est néanmoins très importante. "On a transporté une grande partie de la matière grise de la rédaction sur la plateforme." L'information diffusée sur le web est d'ailleurs scénarisée, avec "des rebonds toute la journée", des rappels d'un article à l'autre. Le contenu portant sur les cryptomonnaies est enfin très apprécié. "Tous les articles qu'on écrit sur la crypto sont très lus. Les jeunes qui nous lisent ont déjà cette culture-là du trading. Ils arbitrent, ils achètent de la crypto."
Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.
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