La semaine démarre à l’Assemblée nationale par la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences télé, présidée par le député de la Loire Quentin Bataillon. Les dirigeants du groupe Canal+, Cnews et des présentateurs seront entendus par des députés dans le cadre d’une commission d'enquête sur l'attribution des fréquences télé. La commission d’enquête a débuté en décembre 2023 portant sur la procédure d’attribution des fréquences et sur « le respect des engagements pris par ces services de télévision ». D’ailleurs, Vincent Bolloré avait déjà été interrogé par les sénateurs en janvier 2022 sur son influence grandissante dans les médias. Et fin février 2024, l’Arcom (ex-CSA) va lancer des appels à candidatures pour le renouvellement de quinze fréquences de la TNT en 2025, dont celles du groupe Canal+.
Quentin Bataillon : "Ce n’est pas à nous de dire qui on renouvelle et qui on ne renouvelle pas"
Pourquoi cette commission d’enquête ? "La Commission a été demandée dans le cadre du droit de tirage : chaque groupe politique a le droit, une fois par an, de demander la constitution d’une commission d’enquête. C’est La France Insoumise qui l’a demandée. Notre rôle est d’apporter un avis éclairé sur la mise à disposition, le contrôle et le contenu des chaînes TNT. Ce n’est pas à nous de dire qui on renouvelle et qui on ne renouvelle pas, ce n’est pas à nous de distribuer les bons et les mauvais points. Nous, on est là pour appeler l’évolution du cadre si on juge qu’il est insuffisant sur certaines parties. Notre rôle n’est pas d’empiéter sur celui de l’Arcom, ce n’est pas aux députés d’influencer une autorité dite indépendante."
Quentin Bataillon souhaite que la commission se penche sur les barrières d’entrée pour les nouvelles chaînes de télévision. "Je pense qu’il est important que la Commission se pose la question du coût d’entrée pour les nouveaux acteurs. Il est très difficile pour quelqu’un de faire vivre correctement seul un média sur la TNT, ne pas avoir de groupe commun avec une radio et ne pas avoir une régie publicitaire commune."
"On voit à quel point nos concitoyens tiennent à Cnews"
Comme l’explique Quentin Bataillon, les Français perçoivent la possibilité de non-renouvellement de Cnews comme une menace pour la liberté d’expression. "Concernant Cnews, le débat s’est porté sur la liberté d’expression. On voit à quel point nos concitoyens y tiennent. Une dame m’a dit au marché : “Je n’aime pas Cnews, je ne sais pas ce qu’ils font, je ne regarde jamais. Mais ce que vous êtes en train de leur faire, c’est très grave”. Le ressenti qu’ont une partie de nos concitoyens, qu’ils aiment ou pas cette chaîne, c’est la chasse aux sorcières, c’est le fait de pointer du doigt une seule chaîne, de mépriser au passage ceux qui la regardent et voulant empêcher la liberté d’expression."
Pourquoi Cyril Hanouna est-il auditionné ? "On ne va pas tourner autour du pot : beaucoup des sanctions infligées par l’Arcom concernaient des émissions dont Cyril Hanouna est le producteur et présentateur. Les sanctions ne sont d’ailleurs pas toujours liées à lui-même, mais souvent à ses invités. Je pense que sur C8, il y a un sujet structurel. L’Arcom oblige C8 à avoir 7 heures d’inédit par jour, c’est souvent 7 heures de direct. C’est la chaîne de la TNT qu’on oblige à faire le plus de direct. La contrepartie, c’est le risque qu’il y a à côté de ça. On invite Cyril Hanouna afin qu’il puisse se défendre par rapport à toutes les accusations."
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