Riad Sattouf : "Il faut toujours croire en ses rêves et ne pas abandonner"
Riad Sattouf a dessiné la petite affiche pour la pétition demandant au Premier ministre la réouverture des commerces "non essentiels" comme les librairies. "Les libraires étaient prêtes pour garder leurs librairies ouvertes. J'ai trouvé dommage que le gouvernement n'ait pas une parole symbolique pour le milieu de la culture, confie-t-il. Renvoyer la culture uniquement à son aspect commercial me fait de la peine. Les livres donnent la possibilité de s'évader".
Le cinquième volet de la bande dessinée à succès L'Arabe du Futur (Allary éditions) est sorti le 5 novembre dernier. Lundi 16 novembre à 22h30 sur Canal+, Riad Sattouf se raconte seul face à la caméra dans l'émission "Magistral.e", un master class qui donne la parole aux créateurs en tout genre. À plusieurs reprises, comme un message adressé au jeune public, Riad Sattouf revient sur le fait de ne jamais renoncer. "S'il y a un seul conseil que je peux donner aux jeunes, c'est en effet celui-là, confirme l'auteur. Il faut toujours croire en ce qu'on veut faire, croire en ses rêves et ne pas abandonner. Je n'ai jamais été le meilleur dessinateur du monde, même quand j'étais au collège ou au lycée... assure-t-il. J'ai eu la chance d'avoir une famille française, ma grand-mère bretonne me considérait légèrement meilleur que Picasso ! se souvient-il avec humour, j'ai eu beaucoup de chances de ce point de vue-là, reconnaît-il. La valorisation des jeunes, croire en eux et en leur talent les porte très haut".
"Très rapidement, l'identité que je me suis choisie, c'était l'identité des gens qui écrivent des livres"
Des débats sont revenus récemment sur le tapis : se définir comme arabe, c'est se définir comme race ; vaut-il mieux se définir comme race ou comme nationalité ? s'interroge Gilles Ganzmann. Pour Riad Sattouf, "on est la somme de toutes les expériences de nos vies. Étant métis, d'un mélange entre un syrien et une bretonne, il a toujours été compliqué pour moi de me définir en tant qu'appartenant à une identité nationale ou à un pays. Très tôt, c'est ce que je raconte dans le dernier tome de 'l'Arabe du futur', quand on est adolescent, c'est le moment où on essaie de se trouver une identité. Très rapidement, l'identité que je me suis choisie, c'était l'identité des gens qui écrivent des livres, explique-t-il. C'était mon peuple !"
Il y a des écrivains dans tous les pays, "ils ont tous des choses en commun, et pour moi, cette identité d'écrivain et de faiseur de livres vient avant toutes les autres identités ; avant mon identité française, avant mon identité arabe-musulmane, avant même mon identité de garçon ! L'identité qu'on se choisit peut être multiple".
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