Roger Zabel a ensuite présenté sur La Cinq le prime time hebdomadaire "Pentathlon".
Roger Zabel : "Je correspondais parfaitement au profil de présentateur que Silvio Berlusconi imaginait"
Quels souvenirs garde Roger Zabel de cette soirée de lancement ? "Je suis retombé sur un extrait de présentation de cette soirée exceptionnelle. Il y avait des moments dont je ne me rappelais absolument pas. Mais c’était bien. J’avais oublié des invités, et pourtant c’était extraordinaire : il y avait Aznavour, Hallyday, Gainsbourg… En plus, c’étaient des moyens qu’on n’avait jamais vus sur une émission de télévision en France. Et c’est indéniablement ce que Silvio Berlusconi avait apporté à la télévision française : des moyens techniques extrêmement importants, il y avait des studios magnifiques où nous enregistrions des émissions toutes les semaines. C’était un point positif du passage de Silvio Berlusconi dans le paysage audiovisuel français.
L’introduction de coupures publicitaires dans les films avait provoqué un tollé général dans le monde du cinéma. La chaîne diffusait énormément de films, beaucoup plus que les chaînes qui étaient en place à l’époque. Et puis le monde du cinéma craignait qu’on viderait les salles, ce qui n’a finalement pas été le cas."
🔴🗣️@rogerzabel : "J'avais demandé à Silvio #Berlusconi de rendre la Cinq plus sobre, mais il ne voulait pas. Il voulait faire un copier-coller de la télévision italienne en France. À mon avis, c'est ce qui a causé l'échec de la chaîne"
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— Sud Radio (@SudRadio) June 13, 2023
Comment s’est faite son arrivée sur La Cinq ? "J’étais à Canal. J’étais contraint de quitter Canal. C’est Alain de Greffe qui m’a fait contacter par les services de Silvio Berlusconi. Je vous avoue aujourd’hui que je ne suis pas parti sur La Cinq d’une gaité de cœur, j’aurais préféré rester sur Canal. Il cherchait des profils de présentateurs confirmés, je pense que je correspondais parfaitement au profil de présentateur qu’il imaginait pour l’émission qu’il voulait me faire présenter."
"On était passés sur une autre planète dans le monde de la télévision"
Michel Drucker affirme que tous les présentateurs de La Cinq se sont vu proposer une Ferrari par Silvio Berlusconi. Est-ce vrai ? "Michel, il y a des moments où il part dans des délires... Très sincèrement non. Canal payait déjà très bien ses animateurs et journalistes. Sur La Cinq on gagnait un petit peu plus, mais ça n’avait rien à avoir avec des Ferrari. On avait un confort de travail qu’on n’avait pas l’habitude d’avoir à la télévision française : une voiture venait nous chercher à l’aéroport, on avait un chauffeur, une loge… On était comme des stars à la télévision."
Et Silvio Berlusconi, comment était-il ? "C’était un homme assez impressionnant : c'était quand même le Cavaliere. Généralement, quand il nous recevait, c'était dans son hôtel particulier rue Tilsit, à Paris. Il nous recevait toujours pour un petit déjeuner. Et il y avait toujours un majordome qui venait ouvrir la porte. On était passés sur une autre planète dans le monde de la télévision. Quand j’allais annoncer que je quittais La Cinq pour partir sur Antenne 2 présenter Télématin, il m'a dit : ‘écoute, jamais personne ne m'a quitté sans connaître l’échec ensuite’. Et il a ajouté derrière : ‘cela dit, tu perds un patron mais tu ne perds pas un ami’".
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