Stéphane Simon publie un livre avec Pierre Rehov : 7 octobre - La riposte. Israël – Iran, la guerre secrète (Éditions Fayard). Il présente également "L’affaire dans l’affaire" tous les samedis midi sur Sud Radio. Et le vendredi 9 mai 2025, il sera dans "Paris dernière, les 30 ans" sur Paris Première à 21h05.
"Quelques semaines avant l'opération du 7 octobre, il y a énormément d'argent qui passe du Qatar vers le Hamas"
Stéphane Simon a commencé par dire que l'attaque du 7 octobre 2023 était inévitable et que les possibilités de la prévenir ou de faire face relevaient du complotisme. "C'est un concours de circonstances. Il ne faut surtout pas tomber dans la facilité dans le complotisme et dire 'oui, c'est de la faute de Netanyahou'. C'est une hypothèse qu'on peut écarter d'un revers de main."
Puis, rattrapé par Gilles Ganzmann, il a commencé à admettre que le Tsahal était au courant mais n'avait pas fait le nécessaire. "À partir du moment où vous avez un haut commandement militaire qui n'y croit pas, y compris la veille… Le 6 octobre, il y a eu 90 minutes de conversations cryptées entre le chef du Tsahal, le chef des renseignements, l'unité 8200 etc. Toutes les unités sont en alerte, il y a des mouvements, incontestablement. Mais à ce moment-là, tout le monde pense que c'est un jour ordinaire malgré tout. Personne n'imagine une opération coordonnée où il va y avoir une infiltration à 30 points différents qui vont percer les murs de Gaza pour rentrer sur le territoire israélien. Personne n'a imaginé un scénario comme celui-ci. Et puis, il y a un déficit militaire. Il y a une conjonction de deux fêtes religieuses : Sim'hat Torah et Shabbat, qui font que le renseignement, comme le reste des troupes israéliennes, est un peu démuni."
Même les flux financiers dans les semaines précédant cette attaque auraient dû alerter. "Il faut quand même rappeler que quelques semaines avant l'opération du 7 octobre, il y a énormément d'argent qui passe du Qatar vers le Hamas, qui va permettre de financer ces opérations. De même que près de 500 millions de dollars ont été versés pour les opérations du 7 octobre par la République islamique d'Iran", a rappelé Stéphane Simon.
"L'armée israélienne essaie de ne pas trop faire de victimes civiles"
Selon Stéphane Simon, Israël n'avait pas de volonté génocidaire, et les 50.000 Palestiniens tués à Gaza l'ont été pour la bonne cause. "Contrairement à ce qu'on raconte, l'armée israélienne essaie de ne pas trop faire de victimes civiles. S'il y avait une volonté génocidaire, ça aurait été réglé en un quart de seconde. Il y avait 2,5 millions de Palestiniens à Gaza, il se trouve qu'il y en a 50.000 qui ont été tués. Il se trouve que 50.000, c'est trop. Mais vous savez qu'il y a 25.000 miliciens à l'intérieur de ces 50.000, ça fait un rapport de un à un."
Stéphane Simon rappelle aussi qu'après l'attaque du 7 octobre 2023, Israël a dû restaurer sa puissance militaire. "Ce que l'on ne comprend pas assez, c'est que le 7 octobre est un tel traumatisme pour la société israélienne qu'il a fallu, pour le haut commandement militaire comme pour le pouvoir politique, restaurer la puissance militaire d'Israël. C'est la condition de sa survie. C'est un petit État de 9 millions d'habitants qui est entouré de dictatures tout autour. Donc, c'est absolument essentiel pour eux de continuer à inspirer la crainte tout autour d'eux."
Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.
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