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Sylvie Uderzo : "Je suis excessivement fière"

Par Jean Baptiste Giraud

Sylvie Uderzo, la fille d’Albert Uderzo, était l’invitée de Stéphanie de Muru et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 13 septembre 2023 dans "Sud Radio Média".

Sylvie Uderzo
Sylvie Uderzo, invitée de Stéphanie de Muru et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le vendredi 15 septembre 2023 à 23h59, Canal+ diffusera le documentaire "Uderzo, sur le divan d’Astérix". Il sera ensuite disponible sur MyCanal.

Sylvie Uderzo : "C'était un vrai défi que mon père s'est lancé"

On dit qu’Albert Uderzo était intimidant dans la vie. Est-ce vrai ? "Il était convivial, il était gentil, il était un amour… En plus, il ne la ramenait pas, il ne profitait pas de son statut", se souvient Sylvie Uderzo.

Comment trouve-t-on sa légitimité à être de la famille ? "Alors, être la fille de mon père, c'est pas compliqué, c'est mon premier rôle. Après, c'est vrai qu’en grandissant, on a des parents qui ont un métier, quel qu'il soit. Mais on ne participe pas forcément, on le sait. Et quand il m'a demandé après de venir travailler avec lui, là, ça devient différent parce qu’on met dans la relation intime avec un des parents une autre relation qui est plus complexe. En fait, ce n'est pas si simple. Et pourtant, Astérix, on peut dire que c'est facile à travailler, mais ça demande du travail.

Elle reprend : "Il ne faut pas se tromper parce qu'il y a des auteurs derrière qui peuvent être pas contents. Comme j'ai travaillé vingt ans avec lui, au final, j'avais les codes, je suis tombée dedans quand j’étais petite. C'était assez intuitif. Et puis il y avait la connaissance approfondie, parce que moi, j'ai été une lectrice. J'aime la bande dessinée. J'étais une actrice d'Astérix petite parce que mes copains le lisaient et que moi, je ne savais pas quoi faire de mon côté".

De manière générale, est-elle fière ? "Oui, excessivement fière. C'était un vrai défi que mon père s'est lancé. Il a eu les bonnes personnes autour pour l'aider, l'accompagner pour réaliser tout ça, évidemment. La proposition de faire le parc Astérix était d’ailleurs avant Disney."

 

"On voulait rendre hommage à Albert Uderzo"

Sylvie Uderzo est-elle contente du nouveau film, "Astérix et Obélix : L’empire du milieu", réalisé par Guillaume Canet, qui est sorti en février 2023 et qui a été très critiqué ? "Écoutez, oui, parce que c'est un film d'aventure. Et là, ça n'a aucune prétention que de divertir les familles, des enfants jusqu'aux grands-parents. Il y a eu de gros moyens, il y a des acteurs qui sont excellents. En l'occurrence Vincent Cassel en César, il est plus vrai que nature. Donc c'est exceptionnel. Il y avait toujours ce rapport à ‘Mission Cléopâtre’, que je peux comprendre. Mais il n'y avait pas de comparaison à faire. Et Guillaume Canet savait pertinemment qu'il n'allait pas faire la deuxième ‘Mission Cléopâtre’."

Pourquoi était-ce nécessaire de faire un documentaire sur Albert Uderzo ? "Il y a une première nécessité, qui était de lui rendre hommage parce qu'il est parti le 24 mars 2020, en tout début du Covid. On a reçu beaucoup de courriers en disant ‘Vous ne faites rien, vous n'en parlez pas’, et on était très embêtés parce que on ne pouvait rien faire. Donc on voulait lui rendre hommage. J'espère qu'on y a réussi. Et puis ensuite faire découvrir qui était Albert Uderzo au final. Parce que c'était quelqu'un de très pudique, qui n'aimait pas trop se montrer. Et nous, on avait envie de montrer l'homme", a répondu Sylvie Uderzo.

"Il fallait quelque chose de très français"

Quand René Goscinny est mort, Albert Uderzo a dit avoir perdu son âme sœur. C'était une déchirure absolue dont il a eu peine à se remettre… "Oui, il a eu beaucoup de mal, et jusqu'au bout, c'est une évidence. D'abord, il perdait son ami, son frère, comme il disait. C’était impensable parce que 50 ans, c’est jeune. Et puis ce duo d'amitié, ce duo professionnel, tout s'est effondré autour de lui", a raconté Sylvie Uderzo.

 


En quoi Albert Uderzo était-il particulier en tant que dessinateur ? "Il avait ce talent de montrer le mouvement, ses dessins n'étaient jamais figés. Si on regarde Astérix dans les albums, il est toujours en mouvement. Comme c'est un petit sac nerveux, il est toujours en mouvement. La patte de mon père sur ses dessins est particulière", a répondu Sylvie Uderzo.

Comment est née l’idée de faire des albums sur la Préhistoire ? "C'était leur envie parce qu'il fallait créer un personnage pour le journal 'Pilote'. Et il fallait quelque chose de très français. Pour l'époque c'était comme ça. Et ils ont commencé à parler de l'histoire de France, et ils ont commencé par la Préhistoire. Et quand ils sont arrivés à l'histoire de nos ancêtres les Gaulois, René dit : ‘stop, c'est ça, il faut y aller’. Et là, ils ont commencé à délirer comme des malades."

 

 

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.

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