Thierry Ardisson publie un livre : L’age d’or de la pub (Éditions du Rocher). Un documentaire éponyme sera rediffusé sur France 3 en deuxième partie de soirée le 15 novembre 2024.
Thierry Ardisson : "On a l'impression que maintenant il n'y a plus vraiment de scénaristes"
"J'ai fait ça avec Philippe Thuillier, qui est un très, très bon documentariste, surtout pour les trucs d'archives. Ce qui est extraordinaire, c'est qu'on se rend compte que la pub, ça a existé. Il y avait le Festival de Cannes, il y avait des articles dans les journaux tous les matins… Et finalement, aujourd'hui, la pub a perdu ça. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de pub - il y en a, et certaines sont bonnes, il ne faut pas exagérer non plus. Mais il n'y a plus cette ferveur", a commenté Thierry Ardisson.
C’était comment avant ? "C'était des mini-films avec des rebondissements, avec des gags. On a l'impression que maintenant il n'y a plus vraiment de scénaristes. “Non, parce que maintenant, si vous voulez, vous regardez les pubs de bagnoles par exemple, elles sont toutes hybrides. C'est toute la même musique, c'est toutes les mêmes images. Vous êtes incapable de dire quelle est la marque. À l'époque, vous aviez quand même ces gars-là qui mettaient la bagnole sur le porte-avions. Et vous vous dites : ‘la voiture va tomber dans l'eau’. C'est pas grave, il la met sur un sous-marin ! Et la voiture remonte. La pub s’intéressait aux gens, et les gens s’intéressaient à la pub. Aujourd’hui, les publicitaires font leur message très marketing et très sec, et les gens voient bien que ce n’est plus ça. Avant, on leur donnait un petit supplément, une chanson", se souvient Thierry Ardisson.
"Quatre heures d’émission politique tous les jours pour Cyril Hanouna, c’est comme donner une mitrailleuse à un gosse de douze ans"
Selon Thierry Ardisson, les émissions de télévision, ce n’est pas très différent de la publicité finalement. "J'ai appliqué dans la télé ce que j'avais appris dans la pub. Et l'avantage, c'est que si les méthodes sont bonnes… mais la finalité de la pub, c'est quand même de dire que l'eau d'Évian est meilleure que l'eau de Vittel, ce qui n'est pas prouvé en fait. Alors qu’à la télé, d'un seul coup, j'avais des vrais artistes en face de moi, des vrais gens. Donc, en employant les mêmes méthodes, ça devenait passionnant." La télé, est-ce fini pour Thierry Ardisson ? "Ce qui est fini, c’est l’animation. Faudrait vraiment que je trouve un concept. Je suis toujours revenu là où on ne m’attendait pas. Si c’est pour faire un talk-show, il n’y a plus les gens."
Thierry Ardisson a une dent contre Cyril Hanouna… "Le fait de faire deux millions tous les jours n’est pas une preuve de qualité. C’est une bête de télévision, comme notre ami Pascal Praud. La différence, c’est que Pascal Praud est cultivé, il est posé… Quant à l’autre… Quatre heures d’émission politique tous les jours pour Cyril Hanouna, c’est comme donner une mitrailleuse à un gosse de douze ans. Tant qu’il disait 'La Star Ac’, c’est bien, The Voice, c’est pas bien', on s’en foutait. Quand il commence à faire la promotion de Marine Le Pen toute la journée, ça me gêne personnellement."
Thierry Ardisson lève des fonds pour l’Institut Imagine, qui fait de la recherche dans le domaine des maladies génétiques. "Je suis arrivé au bureau des grandes causes : tout était pris : le cancer, la mucoviscidose… il me restait les MST. Je n’ai pas d’enfant malade, c’est pas ça. Juste, je connais des gens qui se donnent beaucoup de mal pour réunir de l’argent pour Imagine. On va commencer une campagne de communication pour ça, c’est des gens formidables."
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