Le 21 décembre 2023 à 21h10, France 2 diffusera "Prodiges, les 10 ans !". Comme l’explique Thierry Said, son producteur, depuis que cette émission existe, le monde de la musique classique et celui de la musique pop se sont rapprochés.
Thierry Said : "On essaye de rendre la musique classique plus accessible et moins clivante"
"Je n’ai pas travaillé tout seul. Je travaille aussi avec Michel Eli, qui est mon associé et ami depuis de nombreuses années et qui, lui, est Premier prix de Conservatoire. Je n'ai pas une culture de musique classique mais j'adore la musique, j'adore partager. Je trouve que les valeurs de la musique sont incroyables. J'étais toujours surpris de voir un petit peu ces limites qui sont mises entre ces mondes : le jazz, la musique classique, la variété, la pop, etc. On sent qu’il y a des clivages quelque part et des mondes qui ne se mélangent pas. Alors qu’en regardant ce que faisaient des Maurane, Gainsbourg, etc., qui prenaient beaucoup de musique classique pour faire de vraies chansons en mettant des paroles, finalement, c'est une musique qui est très accessible, mais en même temps qui fait très peur.
Des débuts de castings qui étaient compliqués pour l'émission #Prodiges
Thierry Said (producteur et créateur de Prodiges) "Au tout début de Prodiges, on a eu du mal à avoir des gamins. Au départ les personnes du classique ne venaient pas. Les 2-3 premières années étaient… pic.twitter.com/Xsz53VFFW8
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La musique classique, ça reste quand même la base de toutes les musiques. La pop vient de ça. Les Beatles s'en sont beaucoup inspirés, les Queen, n'en parlons pas. Et je trouvais intéressant d'essayer de rendre cette musique beaucoup plus accessible et moins clivante. C'était un peu l'objectif, toujours dans un côté entertainment. Moi, ce qui m'intéresse, c'est démocratiser", a expliqué Thierry Said.
"Au départ, les gens du classique venaient pas"
"On a eu beaucoup de mal à avoir des gamins les premiers castings, c'était très difficile. Pourquoi ? Parce que le monde de la musique classique, quand vous dites ‘on va prendre une œuvre qui fait douze minutes, on va la couper en trois minutes parce que pour la télé, on ne peut pas faire autrement’... C'est un sacrilège que je peux comprendre. Pour les puristes, c'est incroyable. Donc, au départ, les gens du classique ne venaient pas, c'était : ‘Qu'est-ce qu'ils vont faire de la musique classique ?’. Les trois premières années étaient assez compliquées parce qu'il y avait vraiment cette séparation entre le monde du classique qui ne reconnaissait pas du tout ‘Prodiges’ comme étant une émission qui mettait en avant la musique classique pour le grand public.
La musique classique est-elle ouverte au milieu modeste ?
🗣️ Thierry Said (producteur et créateur de l'émission #Prodiges) :"Je pense que la diversité est bien représentée chez nous."
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Quand vous regardez la publicité à la télé, la musique classique est présente dans tous les spots. Il y en a plein et tout le monde connaît ses œuvres finalement sans savoir qui les interprète, quand elles ont été créées… Donc, les deux ou trois premières années, ça a été difficile. Et là, c'est extraordinaire. Parce que dix ans après, sur les castings on a vraiment des écoles de musique classique. Tout le monde veut faire l'émission. Parce qu'en reconnaissant qu’on n'a rien abîmé du tout, qu'on a beaucoup de respect pour la musique classique, on met en valeur à la fois des artistes et des morceaux à interpréter. Et du travail surtout. Parce que, je le répète, ces gosses sont extraordinaires", a poursuivi Thierry Said.
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