Le 1er septembre 2022 à 23 heures, "Complément d’enquête" diffuse une enquête de Rémi Delescluse intitulée "Inflation : les coups bas des hypers".
Tristan Waleckx : "Il y a parfois un gonflement artificiel des prix de la part de la grande distribution"
Comme l’explique Tristan Waleckx, certaines pratiques, aujourd’hui illégales, perdurent dans les relations entre la grande distribution et les producteurs. "Depuis le 1er janvier 2022, la grande distribution n’a plus le droit de donner des pénalités aux distributeurs de manière forfaitaire. Et on se rend compte que c’est toujours le cas, on a retrouvé des documents internes chez plusieurs grandes marques. On se rend compte que cette pratique, qui est censée être illégale, se poursuit en toute impunité."
Toujours est-il que certaines hausses de prix sont justifiées. "Le blanc de poulet a augmenté de 38% en un an car la grippe aviaire touche la volaille. Mais il y a aussi des hausses abusives. On montre un extrait du rapport sénatorial qui est sorti cet été, qui montre qu’il y a parfois un gonflement artificiel des prix de la part de la grande distribution."
"On dépend de la direction de l’info, qui nous laisse travailler sur absolument tous les sujets"
Dans ce numéro, "Complément d’enquête" épingle Carrefour et Intermarché. Cela a-t-il posé problème dans la mesure où les deux sont annonceurs chez France Télévisions ? "Peut-être qu’à une époque, ça fonctionnait d’une autre manière, je ne sais pas s’il y a eu des coups de fil à la régie pub. On travaille de manière très cloisonnée, on dépend de la direction de l’info, qui nous laisse travailler sur absolument tous les sujets. Et on ne se pose pas la question : 'ah tiens, ça va vexer tel ou tel partenaire'."
Quelle est la position de Tristan Waleckx par rapport à la suppression de la redevance télévisuelle ? "Même s’il a augmenté sur un an, sur dix ans, le budget de France Télévisions a baissé. Il y a un fantasme sur le coût du service public. Il y a eu un rapport du European Broadcasting Union qui montre que la France, rapportée au nombre d’habitants, est le 14e pays le plus dépensier pour sa télévision publique. On est donc très-très loin des pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse. Si les gens veulent continuer à voir de l’information totalement libre et indépendante, on a besoin de moyens de financement. Je ne suis pas forcément contre la suppression de la redevance. Mais il faut en tout cas un financement pérenne et indépendant, de façon à ne pas dépendre des recettes publicitaires et des annonceurs, ni du budget de l’État."
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