Viktor Vincent sera à l’Olympia les 22 et 23 décembre 2024, puis en tournée dans toute la France avec son spectacle "Fantastik".
"On essaie de faire ensemble pour que le miracle puisse avoir lieu"
Certains profils sont-ils plus "mentalisables" que d’autres ? "Mon travail, c'est de faire en sorte que les gens se sentent bien sur scène pour qu'ils puissent vivre l'expérience en lâchant toutes les barrières. Il ne s'agit pas de dire ‘ah ah, j'ai réussi, je suis plus fort’. Non, ce n'est pas du tout ça. C'est une collaboration : on essaie de faire ensemble pour que le miracle puisse avoir lieu, que quelque chose d'étonnant ait lieu. Et si le public ressent ça, je le ressens aussi. Moi, sur scène, je m'amuse à tout ça. Et donc, on vit quelque chose en commun", a expliqué Viktor Vincent.
N'y a-t-il pas de personnes dans la salle qui sont là pour aider Viktor Vincent ? Et ne craint-il pas un spectateur qui soit là pour le piéger ? "C'est le hasard qui choisit. Je jette un chapeau qui, parfois fait cinq fois le tour de la salle. Et c'est à moi de créer la bonne atmosphère pour que cette personne ne se dise pas ‘tiens, je vais le piéger’. Il faut qu'elle ait envie aussi que ça fonctionne et ait envie d’être honnête. Les enjeux ne sont pas ma toute-puissance, pas du tout. Les enjeux, c'est : 'Regardez, on peut vivre des choses formidables ensemble'".
"C'est comme si on vous racontait la fin d'un film avant de le voir"
Cela vaut-il le coup de revenir voir le spectacle une deuxième fois ? "Il y a des gens qui viennent voir le spectacle plusieurs fois. Il y a même des gens qui sont venus voir le spectacle quinze fois. Des fois, les gens veulent comprendre certaines choses. Oui bon, c'est une façon aussi d'aborder le spectacle. Vous pouvez revenir, bien sûr. Après, évidemment, il y a beaucoup de place pour le récit aussi. Vous entendrez des histoires que vous avez déjà entendues et vous entendrez aussi les chutes et puis les surprises de tout ça. Il y a quelques surprises. Après, pour moi, c'est jamais le même spectacle, parce que les gens qui vont sur scène sont différents et on ne peut pas se réduire à un stéréotype culturel ou individuel", a répondu Viktor Vincent.
Les vidéastes sur les réseaux sociaux qui dévoilent la mécanique des tours de magie, choquent-ils Viktor Vincent ? "Bon, il y a des choses plus graves dans le monde. Mais effectivement, c'est toujours l'idée de créer du contenu, d'être vu. Ce sont des gens qui demandent de l'attention et qui n'hésitent pas à tuer la magie, le mystère juste pour exister un petit peu. Je trouve ça un peu dommage. Je fais des livres, moi, qui expliquent des trucs. Mais ce n'est pas la même chose. Un livre, c'est une belle façon de transmettre des secrets pour développer des vocations. Là, vous scrollez et vous voyez des choses que vous n'avez pas demandées. Vous voyez un secret, et puis d'un seul coup, vous pouvez être déçu. C'est comme si on vous racontait la fin d'un film avant de le voir. Ça vous enlève tout plaisir. Mais de toute manière, les réseaux, c'est un peu ça. On scrolle, on regarde des vidéos qu'on n'a même pas choisi de regarder. Parce qu’à partir de maintenant, ce n'est plus nous qui pensons, c'est un algorithme ou une intelligence artificielle ou quelque chose qui nous dit quoi regarder, quoi penser”, a répondu Viktor Vincent.
Que pense Viktor Vincent de l’injonction de se renouveler ? "On nous dit : 'Il faut se renouveler toujours, toujours. Tu changes, parce qu'on se lasse de tout'. Moi, je m'en fiche de tout ça, mais si vous pouviez savoir ! Je fais ce métier parce que je l'aime, et je fais le spectacle que moi, j'ai envie de voir. Et je pars du principe que si moi, j'ai envie de voir ça, d'autres ont envie de voir ça aussi. Et je raconte des histoires de spectacle en spectacle, donc ce sont toujours des histoires différentes, des ambiances différentes. Après, je vis toujours dans les pensées, je devine toujours les choses. Mais il y a des surprises, il y a des choses qu'on n'attend pas. Mais vraiment, essayer d'être à la mode ou de dépoussiérer quoi que ce soit… mais moi, la poussière, je trouve ça merveilleux ! Tout ça, ça ne m'intéresse pas."
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