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Willy Rozembaum : "On a fait des progrès fantastiques sur la prise en charge du sida"

Par Jean Baptiste Giraud

Willy Rozembaum, co-découvreur du virus VIH, était l'invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio le 24 mars 2023 dans "Le 10h - midi".

Willy Rozembaum
Willy Rozembaum, invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le 25 mars 2023 à 21h10, Public Sénat diffusera l'émission "Sida dans l’œil des politiques", suivie d’un débat présenté par Rebecca Fitoussi. Et le 26 mars 2023 à 22h50, France 5 diffusera "La case du siècle : Les années sida, à la mort, à la vie".

 

Willy Rozembaum : "Il ne suffit pas d’avoir des médicaments, il faut pouvoir en bénéficient réellement"

Pourquoi a-t-on développé des vaccins contre le Covid-19 si rapidement, alors qu’on peine à en développer un pour le VIH ? "C’est deux virus complètement différents. Le VIH s’intègre aux gènes des cellules qu’il contamine, et les vaccins traditionnels ne marchent pas. En plus, il a une capacité de se modifier extrêmement importante. On estime que chaque jour il y a une nouvelle sous-espèce de ce virus qui est produite. Notre système immunitaire perd en vitesse. On ne peut imaginer protéger les gens contre ce virus qu’en ayant une intervention génétique. Agir sur l’ADN voire l’ARN", a répondu Willy Rozembaum.

 


Pourquoi a-t-on perdu autant de temps dans la lutte contre le VIH-sida ? "C’était une période très difficile, qui a duré pas mal d’années. Le traitement du VIH, ce n’est pas uniquement des progrès médicaux, scientifiques, c’est aussi un traitement politique. Il ne suffit pas d’avoir des médicaments, il faut que les gens qui en ont besoin en bénéficient réellement. L’un des progrès en prévention qui a été fait, c’est Michel Barzac qui a libéré la publicité sur les préservatifs, qui n’était pas possible avant 1987. Il a aussi permis la vente libre de seringues, ce qui a fait que les utilisateurs de drogue ont adhéré rapidement, ce qui a permis de contrôler l’épidémie dans cette population très rapidement."

"La maladie continue à évoluer et touche tout le monde"

Peut-on dire que c’est le conservatisme (les tabous autour du sexe et de l’homosexualité) qui ont freiné la lutte contre le VIH-sida ? "Les changements moraux n’ont pas leur place dans une maladie. Bien entendu, les gens qui ont été touchés ont souffert de cette discrimination en premier lieu. Mais c’est l’ensemble de la société qui souffre de ça. La maladie continue à évoluer et touche tout le monde. Aujourd’hui, la majorité des malades, ce sont des hétérosexuels. Et ce sont toujours les populations vulnérables qui finissent par être concernées parce qu’elles ne bénéficient pas de prévention, des bonnes connaissances pour se prémunir", a répondu Willy Rozembaum.

 


En même temps, on ne peut pas nier que les progrès scientifiques qui ont été accomplis sont considérables. "Il y a des modèles qui nous disent que si on utilise les outils disponibles pour la prévention aujourd’hui, à commencer par le dépistage, puis le traitement à différents stades, une personne traitée ne transmet plus la maladie. Les mamans qui bénéficient d’un traitement ne transmettent plus le virus à leurs bébés depuis 1994. On a fait des progrès fantastiques sur la prise en charge thérapeutique. Le traitement du sida, c’est aujourd’hui un comprimé par jour. Dans certaines circonstances c’est même une injection tous les deux mois. Dans deux ans ce sera une injection tous les six mois", a déclaré Willy Rozembaum.


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